La capitale algérienne, après avoir été mise pendant une dizaine d'années au ban des nations, est devenue incontournable pour retrouver le chemin de la paix dans le monde. Ceux qui doutaient ou plutôt qui pensaient que les relations algéro-américaines avaient pris un coup de froid, doivent impérativement revoir leur copie. L'escale de l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient à Alger en a apporté la preuve formelle. Après avoir été reçu par le président de la République, l'émissaire du président américain a résumé en deux mots les relations actuelles entre les Etats-Unis et l'Algérie: «Solides et excellentes» et il n'a pas non plus caché son souhait de les voir prospérer. «J'espère que nous allons travailler davantage ensemble afin de faire aboutir le processus de paix dans la région», a tenu à souligner George Mitchell. La position de l'Algérie en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien est connue. Une éventuelle reconnaissance de l'Etat hébreu passe obligatoirement par l'accès du peuple palestinien à un Etat souverain dont Jérusalem (El Qods) pour capitale. Les Américains ont apparemment pris acte tout en n'ignorant pas que le processus et le cheminement vers la paix seront ardus. «Nous sommes d'accord sur les objectifs à atteindre. Nous sommes également d'accord sur le fait que la tâche ne sera pas facile», a reconnu George Mitchell. L'envoyé spécial du président Obama pour le Proche-Orient n'a pas caché que son entretien avec le chef de l'Etat qui l'a reçu en audience dans la journée de mardi, a été des plus précieux. «Le Président Bouteflika est l'un des dirigeants les plus respectés et les plus considérés, ses conseils et ses avis sont de la plus haute importance et du plus grand intérêt pour nous», a reconnu M.Mitchell. La voix de Abdelaziz Bouteflika sera intégrée dans le processus de paix au Moyen-Orient, comme elle l'est déjà dans d'autres conflits qui minent certaines régions du monde (Soudan, Irak, Sahara occidental...). «Vu la longue expérience et la grande connaissance de l'Algérie de la question du Moyen-Orient et son rôle largement reconnu, j'attends impatiemment les conseils du Président Bouteflika et de son ministre des Affaires étrangères pour pouvoir trouver les voies et les moyens d'aller de l'avant dans les solutions proposées», avait déclaré l'émissaire américain dès sa descente d'avion et selon toute vraisemblance, Abdelaziz Bouteflika a répondu à ses espérances. «L'Algérie et les Etats-Unis ont des relations qui durent depuis fort longtemps et ce sont des relations solides et excellentes. Nous espérons pouvoir les renforcer à l'avenir pour oeuvrer ensemble à atteindre notre objectif commun, particulièrement dans le cas du Moyen-Orient, à savoir la paix», a-t-il indiqué aux journalistes qui attendaient sa réaction au terme de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat. Barack Obama semble avoir fait du conflit israélo-palestinien une priorité et il compte à ce qu'il n'y 'ait pas de voix discordante au sein de son administration. «La politique du président Obama, de la secrétaire d'Etat Mme Clinton, et moi-même, ainsi que celle de tout le gouvernement américain...est tout à fait claire. Elle est en faveur d'une solution pacifique et globale du problème du Moyen-Orient». Dans ce contexte, George Mitchell, qui a exprimé «sa gratitude» à Abdelaziz Bouteflika et à son gouvernement, peut compter sur le président de la République pour que la paix se construise enfin en Palestine. Bien qu'il ne fût soufflé mot sur l'impasse dans laquelle se trouve le conflit du Sahara occidental, qui oppose le Front Polisario et le Maroc depuis 1975, il est plus que probable qu'il a été aussi au coeur des entretiens qu'a eus l'émissaire américain avec le chef de l'Etat. Dans un rapport rendu public mardi, le SG de l'ONU a reconnu que «la situation a peu évolué depuis le dernier cycle des négociations». Son envoyé personnel pour le Sahara occidental estime qu´«au moins une petite préparation informelle soit organisée» pour tenter de relancer les pourparlers entre les deux belligérants. «Ce à quoi ils ont consenti», a précisé Christopher Ross. Le diplomate américain arrivera-t-il à faire fléchir les Marocains qui ne jurent que par leur plan de «large autonomie» qui empêche la tenue d'un référendum qui laisserait au peuple sahraoui le libre choix pour décider de son destin? La diplomatie américaine est mise à contribution. La capitale algérienne est devenue incontournable pour retrouver le chemin de la paix dans le monde.