Les branches de la pétrochimie, des engrais, de la sidérurgie, des matériaux de construction et des industries pharmaceutiques et vétérinaires seront développées. Selon le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, le futur Premier ministre qui sera désigné par le chef de l'Etat devra d'ici début mai «présenter le plan d'action du nouveau gouvernement». Il est encore trop tôt pour s'interroger sur ce que fera le futur Premier ministre quant au bilan du gouvernement sortant. En effet, depuis la révision de la Constitution en 2008, le poste de chef de gouvernement a été supprimé pour être remplacé par celui de Premier ministre dont la mission est de coordonner l'action du gouvernement et de mettre en oeuvre le programme du président de la République. Il arrête également son plan d'action en vue de son exécution et le présente en Conseil des ministres. Le Premier ministre devra en outre soumettre son plan d'action à l'Assemblée populaire nationale (APN) pour un débat général et approbation. Par la suite, «le Premier ministre présente au Conseil de la nation une communication sur son plan d'action tel qu'approuvé par l'Assemblée populaire nationale. Le Conseil de la nation peut émettre une résolution». Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'un programme de gouvernement mais d'une «feuille de route» que le locataire du Palais du gouvernement est tenu de suivre à la lettre. La dernière fois qu'un programme de gouvernement a été présenté devant les députés, ce fut celui de l'ex-chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, durant l'année 2007. Une année plus tard, son successeur, Ahmed Ouyahia, avait été chargé par le chef de l'Etat de mettre en route un «plan d'action» à l'effet de galvaniser la troupe qui commençait à donner des signes de fatigue et de lassitude. Plan d'action ou bilan économique? Selon Ouyahia, «le programme d'action du gouvernement est un bilan». Le Premier ministre reconnaît que le plan d'action de son gouvernement adopté par l'APN est un bilan du Programme du président de la République. «Oui! avait-il soutenu à l'époque, c'est un bilan parce qu'on ne peut pas réaliser de nouveaux projets en trois mois. Le temps qui nous sépare de l'élection présidentielle suffit à peine à finaliser les études nécessaires pour un projet», Et d'ajouter: «Même s'il apparaît sous la forme de bilan, ce plan contient des chiffres qui indiquent le sérieux des projets dont le gouvernement compte poursuivre la réalisation.» Les sorties médiatiques de certains ministres avant la présidentielle d'avril 2009 avaient annoncé la couleur en évoquant publiquement les grandes lignes du programme économique 2009-2014 d'un montant global de 150 milliards de dollars. Les auditions des ministres par le chef de l'Etat durant le mois de Ramadhan dernier au siège de la Présidence n'ont laissé planer aucun doute sur les préparatifs d'un IIIe plan de développement économique. Tous les ministres auditionnés «ont été priés deprendre part à la rédaction du document qui sera la référence du prochain plan quinquennal 2009-2014». Le document en phase finale fera une place de choix au secteur industriel, à sa restructuration et à la nouvelle stratégie qui sera lancée incessamment par le département de Abdelhamid Temmar. La nouvelle politique industrielle sera probablement réajustée à la lumière des dernières critiques du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui semble reprendre le dossier en main. Même si les fervents défenseurs du secteur public ont réussi tant bien que mal à lancer le débat sur le maintien et la consolidation du tissu industriel en gagnant à leur cause le Président Bouteflika, la crise financière mondiale a fini par leur donner entièrement raison. Le voeu du Président Bouteflika consistant à instaurer une économie de marché qui «ne sera ni une économie de bazar ni un bradage de la richesse nationale, comme elle ne sera ni un nouveau dogme et encore moins un slogan» saura-t-il trouver tout son sens dans la redésignation de Ahmed Ouyahia mieux rompu aux affaires économiques que quiconque? Selon les informations distillées au fur et à mesure, les branches de la pétrochimie, des textiles chimiques, des engrais, de la sidérurgie, de la métallurgie non ferreuse, des matériaux de construction, des industries électriques, des industries pharmaceutiques et vétérinaires, des industries agroalimentaires et des industries de biens d'équipement «seront développées». Cette stratégie sectorielle prévoit également le développement des industries et services liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que l'industrie automobile. Les grandes lignes de la nouvelle stratégie industrielle s'appuieront désormais sur les capacités existantes au sein du secteur public dans les «activités stratégiques pour la relance industrielle et la compétitivité de la nation». La configuration actuelle des zones industrielles ne répond plus à l'évolution de la demande des opérateurs: il est préconisé alors la création de «pôles de croissance» pour les effets d'entraînement, d'économies externes et de synergie qu'ils peuvent générer. Les autorités politiques envisagent dès cette année la mise en place de zones de développement industriel intégrées par abréviation Zdii. Ce programme de développement des zones de développement industriel intégré (Zdii) prévoit la mise en place de ces zones à Alger, Blida, Oran, Mostaganem, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Ghardaïa, Hassi R'mel, Annaba, Boumerdès et Tizi Ouzou, des technopoles à Alger (Sidi Abdallah), Béjaïa, Sidi Bel Abbès et des zones spécialisées à Arzew, Hassi Messaoud, Skikda et Oran.