Le projet sur la stratégie et les politiques de relance et de développement industriels, qui sera débattu lors des assises nationales prévues du 26 au 28 du mois en cours, tient compte de la situation de l'industrie en Algérie et dans le monde également, de l'innovation et de la compétitivité. Cette stratégie est fondée sur un réajustement profond des structures industrielles existantes, s'appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité de promouvoir un cadre flexible et efficient. Des choix de branches prioritaires ont été présentés dans ce projet par M. Temmar ; Il s'agit des industries de transformations de ressources primaires (la pétrochimie, les engrais, la sidérurgie et les matériaux de construction) ; la remontée de filière à partir de la production de biens intermédiaires, avec l'objectif d'une intégration de plus en plus poussée du process (les industries électrique, pharmaceutique et agroalimentaire) et enfin le développement de nouvelles industries (l'industrie automobile et les activités industrielles et de services liés aux nouvelles technologies de l'information et de communication, téléservices, industrie Software). Le choix de ces secteurs, jugés stratégiques, s'explique, selon certains observateurs économiques, par le fait qu'ils sont les plus attractifs pour les investisseurs étrangers, étant donné les opportunités qu'offre le marché algérien pour leurs productions, particulièrement dans l'agro-alimentaire. Selon ces observateurs, les entreprises industrielles algériennes sont actuellement en marge de la reprise économique. Il est à rappeler que la croissance est portée, depuis plus de dix années, par les hydrocarbures et les mines, l'agriculture, le bâtiment et les services. M. Réda Amrani, consultant en économie industrielle avait souligné dans un entretien à notre confrère la Tribune, à ce propos, que depuis plus de quinze ans, on assiste à une baisse continue de la production industrielle publique ou privée. Les secteurs de l'industrie agro-alimentaire et des matériaux de construction ont résisté quelque peu à cette tendance. Selon cet économiste, le secteur industriel, dominé jusque-là par les entreprises publiques malgré un fort développement de la PME, une privatisation de grands ensembles comme le complexe d'El Hadjar pour la sidérurgie, ceux des engrais et des détergents, avec l'émergence d'un secteur privé très dynamique dans l'agro-alimentaire, reste en marge de la relance de l'économie et semble incapable de réagir aux nouveaux défis de l'ouverture du marché selon certains économistes. L'ouverture de l'économie, la baisse des tarifs douaniers et la réduction du pouvoir d'achat, suite à la politique d'ajustement structurel, ont réduit, selon certains économistes, le marché aux industriels algériens, notamment pour certaines industries manufacturières à forte main-d'œuvre telles que le textile, l'habillement, la chaussure et la transformation du caoutchouc. Ces industries sont sinistrées et en voie de disparition. D'autres n'arrivent pas à exporter leurs produits en dépit de grands efforts de mise à niveau. Il est à noter que ces filières prioritaires et zones d'activités industrielles intégrées seront soutenues par des politiques d'accompagnement, d'innovation, d'appui à la promotion des nouvelles technologies, de la création d'une capacité d'intelligence économique, de mobilisation des IDE, de promotion des ressources humaines, de promotion de l'investissement industriel prioritaire et des politiques de mise à niveau des entreprises. Une revendication, qui a été exprimée par les opérateurs économiques eux-mêmes à plusieurs reprises. On peut dire, qu'après les stratégies industrielles de la fin des années soixante et début des années soixante-dix basées sur les substitutions aux importations, l'Etat s'apprête à mettre en place une réelle doctrine économique en matière de stratégie et de politique industrielle.