A Ouled Khelifa la tension est à son comble. Les événements qui ont marqué, samedi, le chef-lieu de la daïra de Djaâfra située à 80 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj pour revendiquer l'alimentation en eau potable du village de Ouled Khelifa, ont, selon le wali de Bordj Bou-Arréridj, pour but principal de nuire aux édifices publics de cette daïra. Pour le premier responsable de la wilaya, la seule commune de Djaâfra a bénéficié de quatre forages et trois puits dans le cadre des PCD et des plans sectoriels. Quant au village de Ouled Khelifa et selon toujours le premier responsable de la wilaya, «en l'absence de points et de sources d'eau, il a été retenu pour son alimentation en AEP un forage situé dans le village de Ouchanène où existe déjà un forage». Les habitants de ce village se sont opposés à ce projet, craignant une influence sur le débit du forage. Ce refus des habitants du village de Ouchanène n'a pas été apprécié par les habitants du village de Ouled Khelifa, qui voulaient à tout prix s'alimenter en AEP à partir de ce nouveau forage. Une commission technique présidée par le chef de la daïra et composée du service de l'hydraulique d'un hydrogéologue et du commandant de compagnie et du chef de sûreté de daïra a été dépêchée samedi à 7 h à Djaâfra pour tenter de trouver une solution au conflit. Selon le chef de la daïra, «alors que la commission était à pied d'oeuvre, une immense foule s'est massée devant le siège de la daïra avant de pénétrer à l'intérieur de cette administration pour y saccager les bureaux et brûler des documents». Le même sort a été réservé au siège de l'APC. Toutes les solutions proposées par le chef de la daïra aux manifestants pour laisser le temps nécessaire à la commission technique de trouver une solution à ce problème de choix d'un site devant abriter le forage ont été rejetées par les émeutiers, qui ont exigé, selon le chef de la daïra, une solution immédiate. Les troubles et les protestations des habitants de la commune de Djaâfra notamment ceux du village de Ouled Khelifa, sont révélateurs à plus d'un titre, que le problème soulevé et se rapportant au manque d'eau, cache un autre problème beaucoup plus politique. Selon le chef de la daïra, «lors de ces émeutes de samedi et de dimanche, les manifestants n'ont pas scandé des revendications sociales, mais des slogans politiques très proches du mouvement des ârchs». A Ouled Khelifa, la tension est à son comble entre les habitants et les éléments du GIR. Les manifestants veulent retourner au chef-lieu de daïra, Djaâfra, pour d'autres actes de violence. Enfin, les citoyens de Ouled Khelifa, que nous avons rencontrés sur place, veulent une issue immédiate à ce problème d'eau, d'ailleurs au moment où nous mettons sous presse, une délégation a été reçue par le wali. D'autres anciens moudjahidine originaires de la commune de Djaâfra et résidant à Bordj Bou-Arréridj, que nous avons rencontrés au siège de leur organisation, sont catégoriques pour dire que derrière cette campagne de provocation et de destruction des édifices publics se trouve un parti politique.