Manifestement, le 29e anniver-saire du Printemps berbère de 1980, et le 8e Printemps noir de 2001, est différent du moins pour cette année, des précédents printemps. Les années passent mais ne se ressemblent pas. Alors que tout le monde s'attendait à une grandiose célébration, l'événement est passé presque inaperçu. Au chef-lieu de wilaya, le Printemps berbère, n'a pas eu droit au chapitre dans le calendrier local. En début de matinée, sous une pluie printanière, des dizaines d'étudiants ont marqué l'événement en organisant une marche qui a débuté du centre-ville jusqu'à la placette de la Maison de la culture, où ils ont observé une minute de silence. En parallèle, les représentants des archs ont tenu un meeting au niveau de la place publique. L'ordre du jour était aux revendications, pour l'officialisation de la langue amazighe, et la lumière sur les événements du Printemps noir de 2001. Par ailleurs, au niveau des communes, notamment celles situées à l'est de la wilaya, les deux événements se sont déroulés dans l'indifférence. Heureusement que les communes d'Ahl El Ksar et d'El Asnam se sont distinguées en mettant en place un programme varié. Expositions, coupures de journaux, robes traditionnelles, conférences et projection de films amazighs étaient au menu. A cet effet, au niveau du CSP d'El Asnam, l'association Assirem a programmé la projection d'un film documentaire retraçant la vie de l'écrivain Mouloud Mammeri. En outre, la journée d'hier a été marquée par la fermeture de tous les établissements scolaires. C'est ainsi qu'a été célébré, cette année, le double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir dans la wilaya de Bouira. On rêve déjà à d'autres printemps.