Ils étaient des centaines à se mobiliser pour marquer la journée du 20 Avril, double anniversaire du Printemps berbère et Printemps noir hier, à Boumerdès, une région de la Kabylie. Ainsi les étudiants de Boumerdès, comme chaque année, ont repris le flambeau de leurs aînés en organisant une imposante marche qui s'est ébranlée de l'université M'hamed-Bouguerra pour sillonner les artères principales de la ville. Tout au long de la marche, la foule grandiose scandait des slogans hostiles au pouvoir et réclamait à tue-tête l'officialisation de la langue amazighe, le respect des libertés syndicales et les droits de l'homme. Arrivés devant le siège de la wilaya, une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs de la démocratie avant la lecture de la déclaration qui devait être remise au wali. Dans cette déclaration, les étudiants dénoncent la confiscation des libertés démocratiques, le bradage des richesses, la corruption. Ils revendiquent entre autres le respect des libertés syndicales, la liberté d'expression et la prise en charge réelle et totale de la question amazighe. Dans ce contexte, les étudiants exigent l'ouverture d'un département de langue amazighe à l'université de Boumerdès. L'organisation de cette marche est la preuve que le message du combat pour la démocratie et la liberté d'expression est bien reçu par la jeunesse, a reconnu un ancien militant de la cause amazighe ayant pris part à la marche.