Israël, qui veut «négocier» avec les Palestiniens, a l'intention de procéder à l'extension d'une colonie, rendant quasiment sans objet de tels pourparlers. Une commission du ministère israélien de l'Intérieur a recommandé l'annexion de 1200 hectares supplémentaires à Maâlé Adoumim, la deuxième colonie la plus peuplée de Cisjordanie, malgré l'opposition des Etats-Unis, a indiqué hier la radio militaire. Cette commission a recommandé dans un rapport que la petite colonie de Kedar située à 3 km à l'est de Maale Adoumim soit intégrée à Maalé Adoumim ainsi que les terrains séparant les deux implantations. Cette mesure, qui doit encore obtenir le feu vert du ministre de l'Intérieur Eli Yishaï -chef du parti ultra-orthodoxe Shass- pour être appliquée, permettrait de porter à 34.500 le nombre d'habitants de Maâlé Adoumim, située près de Jérusalem, a ajouté la radio. Les Etats-Unis ont dans le passé fait part à plusieurs reprises de leur opposition à l'agrandissement de Maâlé Adoumim car une telle extension couperait en deux la Cisjordanie et rendrait beaucoup plus difficile la circulation des Palestiniens entre le nord et le sud de cette région. Mais, selon le rapport de la commission, les «répercutions politiques», notamment à l'étranger seraient «seulement marginales», a poursuivi la radio. Interrogé par la radio, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui est également dirigeant d'Israël Beiteinou, un parti ultra-nationaliste, a affirmé: «Il n'est pas difficile de deviner la position de mon parti sur ce sujet.» «Mais nous sommes membres d'une coalition et il ne faut prendre une décision sur ce dossier qu'après mûres réflexions», a ajouté M.Lieberman. Le secrétaire général de la Paix Maintenant Yariv Oppenheimer a pour sa part dénoncé ce projet. «Le gouvernement tente d'utiliser la notion de blocs de colonies pour rattacher des colonies isolées telle que Kedar au territoire israélien et par la même occasion modifier le tracé de la clôture de séparation», a affirmé M.Oppenheimer. Il faisait allusion à la position du gouvernement précédent d'Ehud Olmert, qui avait annoncé son intention d'annexer trois blocs de colonies dont Maâlé Adoumim dans le cadre d'un accord de paix avec les Palestiniens qui aurait inclu un retrait de plus de 95% de la Cisjordanie ainsi qu'un échange de territoires. Par ailleurs, Israël a érigé une «clôture antiterroriste». Cette barrière, qui doit s'étendre à terme sur plus de 650 km, est qualifiée de «mur de l'apartheid» par les Palestiniens. Elle empiète sur la Cisjordanie et rend extrêmement problématique la création d'un Etat palestinien viable.