Hier à Béjaïa, la famille de l'éducation était encore sous le choc alors que le deuil était décrété dans le CEM et la région de Aït Smaïl. Une jeune fille, âgée de 15 ans, a été mortellement poignardée avant-hier à 7 heures à la sortie du collège dans la commune de Aït Smaïl, daïra de Darguina. A.F qui n'a pas survécu à ses blessures a rendu l'âme dès son admission au centre de santé de la localité. L'agresseur, présenté comme un repris de justice, l'a attendue à la sortie de l'établissement scolaire pour la prendre à partie, la poignarder de plusieurs coups de couteau avant de retourner l'arme contre lui. Il ne sera maîtrisé qu'après l'arrivée de la brigade de la Gendarmerie nationale. C'est le drame vécu par la localité Taregragth, en général, et plus particulièrement, le CEM des Martyrs Zemouri. Hier, la colère était à son comble. Tout le monde, parents et élèves étaient unanimes à dénoncer la situation d'insécurité qui règne autour du CEM. Un établissement devenu «un centre de stage», pour reprendre les propos d'un parent d'élève, illustrant l'instabilité de l'encadrement administratif et pédagogique. Hier à Béjaïa, la famille de l'éducation était encore sous le choc alors que le deuil était décrété dans le CEM et la région de Aït Smaïl. Ses camarades l'ont accompagnée à sa dernière demeure. Une enquête a été ouverte sur place par les services de la Gendarmerie nationale pour déterminer les véritables circonstances et le mobile du crime. Crime passionnel ou crime intégriste? La question reste posée et seule l'enquête approfondie pourra élucider les motifs de ce crime. Selon les recoupements d'informations dont nous disposions hier, deux hypothèses sont présentées pour expliquer cet acte crapuleux. L'auteur du crime, un jeune connu pour ses idées intégristes, aurait toujours insisté auprès de sa victime pour qu'elle porte le hidjab. Devant le refus constant de la défunte, l'agresseur est, par conséquent, passé à l'acte. L'autre version des faits penche plutôt vers un crime passionnel. C'est la plus plausible. La défunte aurait de son vivant toujours refusé de se lier à son agresseur. Ce dernier, qui a également essuyé le refus des parents de la fille, a décidé semble-t-il que «sa bien-aimée», si l'on peut dire ainsi, en l'assassinant, ne puisse plus jamais appartenir à quelqu'un d'autre. Ce ne sont là que des hypothèses colportées çà et là. Mais toujours est-il que la violence dans les établissements scolaires et aux alentours est une réalité en Algérie. Le drame de Aït Smaïl interpelle encore une fois les pouvoirs publics sur cette question. La sécurité s'est nettement dégradée. Les événements tragiques qu'a connus le pays semblent avoir laissé des traces chez les jeunes. La violence en Algérie a fini par atteindre l'école, l'université, les lieux du savoir où l'on est censé apprendre plutôt la tolérance. Verbale ou physique, la violence fait toujours des victimes et a constamment dégradé le climat de travail, devenu ces dernières années insupportable. Les enseignants, les élèves et les encadreurs sont confrontés à ce phénomène. Hier, la colère s'est ajoutée à la consternation dans le village Taregragth. On ne comprend pas qu'on puisse en arriver là dans une région où tout le monde connaît tout le monde et où l'esprit de solidarité est un exemple.