Le cabinet d'audit Kpmg analyse avec beaucoup de recul le climat des affaires en Algérie. Le guide I sur «investir en Algérie 2009», édité par le cabinet d'audit, Kpmg, revient sur les nouvelles mesures relatives à l'investissement et édictées par les instructions de décembre 2008 émanant du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. La même source s'étonne du fait que ces instructions «ne précisent pas si les textes législatifs ou réglementaires qui encadrent jusqu'à présent les investissements étrangers seront modifiés par de nouveaux textes de nature équivalente ni à quelle échéance». En l'absence de cette démarche, il est considéré qu'«en principe, les textes existants restent applicables, étant supérieurs à une instruction tant qu'ils n'auront pas été modifiés ou abrogés par un texte de nature équivalente». Les instruction visées par le Guide sont celles relatives à l'investissement étranger, au régime de l'Agence nationale de développement de l'investissement, la promotion de la production d'origine algérienne et la régulation du commerce extérieur. La position de Kpmg trouve sa genèse dans l'article 4 de l'ordonnance de 2003 stipulant que les investissements sont réalisés librement «sous réserve de la législation et des réglementations relatives aux activités réglementées et au respect de l'environnement» et qui obéissent à des règles particulières. Cette liberté est entravée par l'obligation de la «répartition du capital constitutif dans laquelle l'actionnariat national sera majoritaire». La seule consolation contenue dans l'instruction est relative au fait que «la majorité des actions détenues par le capital national sera répartie entre plusieurs détenteurs et le partenaire étranger sera ainsi le premier des actionnaires en termes de part détenue dans le capital». D'autres précisions sont contenues dans le guide en soulignant que l'instruction étend cette règle à tous les secteurs d'activité, y compris les finances et l'énergie. Kpmg s'attend aussi à ce que l'instruction concernant les importateurs soit matérialisée par des dispositions réglementaires. L'étude ne se limite pas à l'analyse de ces instructions et aborde aussi la question du foncier. Il est souligné que le domaine public est régi par le principe d'inaliénabilité qui ne s'oppose pas à une exploitation industrielle ou commerciale des dépendances du domaine public qui peuvent être le siège, par le biais de la concession, d'activités privées. C'est un fait rassurant pour les investisseurs, semble donc juger ce cabinet d'études. Pourtant, il ne lui a pas échappé que l'accès au foncier a été souvent présenté comme un facteur bloquant par sa non-disponibilité ainsi que par les conditions de sa gestion. Toujours dans le chapitre des points positifs relevés figure la conclusion selon laquelle «le marché algérien est d'un très grand dynamisme pour l'ensemble des produits industriels» étant donné que la production nationale ne couvre que partiellement les besoins d'un marché évalué à plus de 5 milliards de dollars pour les produits industriels (pièces détachées automobiles, machines-outils, semi-produits, électronique...) L'exemple de l'acier, dont la consommation annuelle est de 2 millions de tonnes est cité en ajoutant que la production répond seulement à 30% de la demande avec des capacités installées de 2,5 millions de tonnes. L'autre secteur jugé comme offrant des opportunités d'investissement appréciables est celui de l'agroalimentaire qui participe à hauteur de plus de 12% dans le PNB mais dont les importations sont de près de 7 milliards de dollars. Les céréales, le lait et les produits laitiers ainsi que le sucre, le café et les légumes secs sont autant de niches attractives pour les investisseurs. Kpmg ne pouvait pas ne pas relever quelques lenteurs dans le traitement de ces dernières. L'exemple employé est celui de la législation sur le change car chaque opération d'entrée ou de sortie de devises est examinée au cas par cas pour lutter contre la fraude. Cette conception alourdit le traitement des opérations avec l'étranger, est-il mentionné. Néanmoins, il est relevé que les autorités en charge du contrôle des changes s'orientent de plus en plus vers des atténuations en donnant délégation aux intermédiaires agréés que sont les banques commerciales, d'effectuer le traitement de ces opérations sans requérir l'accord de la Banque d'Algérie étant donné que le contrôle s'effectue a posteriori. A signaler enfin, que Kpmg compte organiser prochainement une conférence de presse pour présenter le guide I sur «investir en Algérie 2009.»