La situation du sport dans la ville de Larbaâ Naït Iraten connaît un phénomène pour le moins bizarre. De nombreux clubs ont déclaré forfait général dans la wilaya de Tizi Ouzou parce qu'ils ne possèdent pas de stade où recevoir. D'autres recourent à des terrains dans les communes voisines pour accueillir des équipes visiteuses lors des journées de championnat. Cependant, dans la ville de Larbaâ Naït Irathen, le club, ESNI (Etoile sportive Naït Irathen) joue actuellement les premières places. Un grand stade est à sa disposition. Jusque-là, tout paraît normal. Ce qui ne l'est cependant pas, c'est l'état dans lequel il se trouve. Entouré d'une clôture autrefois, aujourd'hui inexistante, seul un portail est là toujours ouvert faute de cadenas. Tout au long de la semaine, le terrain sert de refuge à toutes sortes d'animaux errants. A le voir, il donne l'image désolante d'un véritable dépotoir. Pour comble de malheur, le marché des fruits et légumes de la même ville s'y tient chaque mercredi. Chassés par l'exiguïté des trottoirs, les marchands, pour leur majorité informels, ont peu à peu trouvé refuge dans le stade abandonné. C'est là une situation à laquelle il faudrait un jour ou l'autre trouver une issue. Car, il est des plus légitimes de se demander si le manque de moyens et d'équipements n'a pas le même effet que leur abondance. Autrement, comment expliquer que des clubs peinent à trouver un terrain et qu'il s'en trouve d'autres qui les abandonnent à leur sort, lorsqu'ils existent? Pour rappel, les compétitions durant cette saison ont connu des forfaits généraux de plusieurs clubs. Le manque de moyens et de terrains ont été les principales causes. Les autorités sportives de la wilaya ainsi que les élus locaux n'ont pas montré un certain intérêt. Les préoccupations des jeunes dans toutes les communes n'ont même pas été prises en compte lors des joutes électorales. Cela informe si besoin sur la place que tient la jeunesse non seulement dans les programmes des candidats, mais plutôt dans la culture de la classe politique. Toutefois, arriver à un stade où des terrains existants soient livrés à l'abandon, cela dépasse tout entendement.