Les yeux de la «communauté internationale» sont-ils enfin en train de se dessiller sur les atrocités commises par Israël dans les territoires occupés? C'est du moins ce qui ressort d'un faisceau de rapports d'enquêtes des Nations unies diligentée après l'agression d'Israël contre la bande de Ghaza en décembre-janvier derniers, comme sur les méfaits commis contre les Palestiniens. Peu à peu les crimes qu'Israël voulait cacher ou que la «communauté internationale» ne voulait pas voir, remontent à la surface dessinant l'image réelle de l'Etat hébreu. Un Etat qui n'hésita pas à user de toute sa puissance militaire contre des femmes et des enfants, bombardant massivement des zones densément peuplées de la bande de Ghaza. L'ONU a plus particulièrement enquêté sur les bombardements contre les hôpitaux du Cicr et les institutions de l'ONU. Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, faisait, lundi, état de ce rapport, préparé par une commission d'enquête de l'ONU et remis à Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, lequel rapport rend Israël responsable d'«une série de graves violations» et l'accuse d'avoir «délibérément visé des employés civils et des institutions de l'ONU» lors de l'agression contre Ghaza, du 27 décembre au 18 janvier, qui occasionna la mort de plus de 1400 Palestiniens en majorité des civils. «Le rapport a été déposé sur le bureau du secrétaire général de l'ONU et il est susceptible de provoquer un tremblement de terre diplomatique», a affirmé le journal israélien. Ce dernier rapporte par ailleurs que les autorités israéliennes exercent de «lourdes pressions (sur M.Ban) pour retarder la publication du rapport ou au moins alléger les graves accusations qu'il contient».La même source affirme, par ailleurs, que des responsables israéliens ayant consulté le rapport, indiquent que ses auteurs «ont choisi d'ignorer les explications d'Israël et ont établi sans équivoque qu'Israël avait tiré sur des institutions de l'ONU en sachant que c'était interdit». Ce rapport, dont la publication est attendue dans les prochains jours, établit clairement la responsabilité totale d'Israël dans les événements sanglants à Ghaza entre le 27 décembre et le 18 janvier. D'autre part, dans un rapport ayant trait aux expulsions des Palestiniens de Jérusalem-Est et à la démolition de leurs domiciles, le Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré, vendredi, qu'Israël «doit immédiatement mettre un terme aux expulsions de Palestiniens à Jérusalem-Est et aux démolitions de leurs habitations». Dans un autre rapport, le Comité antitorture de l'ONU a dénoncé hier l'utilisation par le «Service général de sécurité» israélien d'un centre secret de détention et d'interrogatoires. De fait, examinant la situation en Israël, le Comité anti-torture (CAT) formé de 10 experts indépendants ont posé des questions hier à des représentants de l'Etat hébreu sur une «installation 1391» située dans un «lieu indéterminé d'Israël et inaccessible pour le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) et pour les avocats et les proches des détenus». «Le Comité a reçu des plaintes sur des tortures, des mauvais traitements et des conditions de détention déficientes dans ces installations» et a demandé que le Cicr puisse avoir accès à tous les détenus de «l'installation 1391». Selon des informations reçues par le CAT, est-il encore indiqué «certains officiers israéliens de la Sécurité soumettent les détenus palestiniens à des actes qui violent la Convention (contre la torture) avant, pendant et après les interrogatoires». Ce ne semble être qu'un début et les méfaits commis par Israël contre les Palestiniens remontent à la surface montrant ce qu'est en réalité l'Etat hébreu. Les nombreuses enquêtes diligentées, notamment par l'ONU, outre de mettre en exergue l'illégalité de la guerre menée par Israël contre la bande de Ghaza, ont détaillé les nombreux dépassements auxquels se livra l'Etat hébreu dans ses tentatives d'annihiler la résistance palestinienne. Il en ressort qu'Israël a, tout au long de ces années, été responsable de cas spécifiques de violations graves de la législation des droits de l'homme. De fait, jamais les informations n'ont été aussi abondantes sur les atrocités perpétrées par Israël pendant cette agression qui provoqua la mort de 1400 personnes (dont quasiment 1000 civils, majoritairement des femmes et des enfants, plus de 200 policiers et autant de combattants), suivie par la dévastation de l'infrastructure sociale et économique, la destruction de 5000 habitations, 235 écoles, 8 hôpitaux, laissant des dizaines de milliers de personnes sans toit. Toutes choses qualifiées par l'ONU et les Conventions de Genève de 1949 de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les rapports ne le disent sans doute pas explicitement mais laissent entendre que c'est effectivement le cas. Toutefois, le rapporteur spécial de l'ONU, John Dugart, dans un rapport rendu public jeudi a estimé, à propos des expulsions et des démolitions d'habitations palestiniennes, qu'«il est difficile de résister à la conclusion selon laquelle les démolitions punitives d'habitations constituent de graves crimes de guerre». Par ailleurs, beaucoup d'observateurs ont noté que depuis la conférence d'Annapolis (novembre 2007) censée relancer les négociations entre Israël et les Palestiniens, Israël a au contraire multiplié - outre le développement du mur de séparation long de 700 km - les constructions dans les territoires occupés, procédé à l'extension des colonies juives et à la démolition d'habitations à Jérusalem-Est. Toutes choses à l'évidence contraires à l'esprit de la paix.