Ghaza a marqué hier le premier anniversaire de la sanglante agression menée par Israël contre le peuple palestinien. Les sirènes ont sonné au moment où les premiers raids aériens de «l'opération plomb durci», le nom de l'agression israélienne, frappaient il y a un an la bande de Ghaza. «La volonté résolue de Ghaza a été victorieuse, la résistance, qui a défendu sa terre avec honneur, n'a pas été brisée», s'est félicité un haut responsable du Hamas, Ahmed Bahar, lors de l'inauguration d'un monument aux morts. Plusieurs manifestations étaient prévues tout au long de la journée avant le discours télévisé du Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Les commémorations doivent s'étaler sur 22 jours, soit autant que la durée de l'agression, du 27 décembre 2009 au 8 janvier 2010. L'agression avait pris fin avec un cessez-le-feu unilatéral. «L'objectif de ces événements est d'exposer cette guerre et ses massacres, qui sont sans précédent, devant les yeux du monde entier afin que les chefs de cette guerre sioniste soient jugés», a commenté Ihab Al Ghoussein, porte-parole du ministère de l'Intérieur. L'agression a fait 1 450 morts parmi les Palestiniens, dont 439 enfants âgés de moins de 16 ans et 127 femmes, ainsi que 5 570 blessés. «Ce furent des jours sombres. Il y avait des cadavres dans chaque rue, dans chaque ruelle», a déploré le docteur Mouawiya Hassanein, chef du service des urgences à Ghaza, qui a perdu 16 secouristes durant l'agression. Depuis, un calme relatif règne dans la bande de Ghaza. Dans un rapport publié en septembre, la mission d'enquête du juge Richard Goldstone, mandaté par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, a accusé Israël de «crimes de guerre», voire de «crimes contre l'humanité». De son côté, Human Rights Watch (HRW) a reproché à l'Etat hébreu «de n'avoir pas sanctionné les membres de leurs forces coupables d'avoir violé les lois de la guerre». HRW a également dénoncé le blocus d'Israël contre Ghaza qui «cause de grands besoins humanitaires et empêche la reconstruction d'écoles, de maisons et d'infrastructures» démolies. La reconstruction est pour l'heure entravée par cet embargo, imposé en juin 2007 par Israël et appliqué de concert avec l'Egypte. Selon les Nations unies, quelque 6 400 habitations ont été détruites ou gravement endommagées dans un territoire étroit où vivent 1,5 million de personnes, dépendant à 85% de l'aide humanitaire internationale. Lors d'une conférence en Egypte le 2 mars dernier, la communauté internationale» a promis près de 4,5 milliards de dollars pour reconstruire Ghaza et relancer l'économie locale, mais tout est bloqué en raison de l'obstination israélienne. Dans ces conditions, de nombreux réfugiés vivent encore sous des tentes. «Au rythme actuel des autorisations de matériel de construction dans la bande de Ghaza, il faudra 530 années pour reconstruire toutes les maisons détruites», a estimé le porte-parole de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Chris Gunness. R. I.