La viabilité de la filière lait est compromise faute d'encouragement et de mécanismes de régulation du marché. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a pris note, jeudi, des préoccupations des acteurs de la filière lait. Une filière que met à l'honneur la 9e édition du Sipsa ou Salon de l'élevage et du machinisme agricole, qui se déroule à la Safex (Société algérienne des foires et exportations), Rachid Benaïssa, a alors promis de tenir compte des doléances ainsi exprimées, notamment dans le cadre de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) lequel s'est associé à la fondation Filaha, innove pour animer le forum du lait et des produits laitiers ou Fiplait. Lors de la séance débat qui a réuni les professionnels au premier responsable du secteur, la problématique du coût du litre de lait à la production est revenue à plusieurs reprises. En effet, et selon M.Benchakour, président du CIL, le coût de revient du lait à la transformation demeure onéreux dans notre pays. Soit 48 DA le litre, sachant que le prix de base est évalué à 30 DA et l'aide de l'Etat est de 12 DA. Ce déficit criant exclut la marge bénéficiaire de l'éleveur. «Est-ce que l'on peut continuer à produire le lait chez nous?» s'est-on alors interrogé. Dans cette ornière infernale, les charges de l'éleveur dépassent généralement les 600 DA, voire les 800 DA le litre. Ces dernières ne devant, en fait, guère excéder les 300 DA. D'où la suggestion exprimée par nombre d'intervenants consistant à encourager le fellah à produire son propre fourrage et ne recourir à l'ensilage qu'accessoirement. Cette alternative étant la seule à même de lui permettre d'éviter les crocs de la spéculation pénalisante qui n'épargne hélas pas l'aliment de bétail. Au moment où les prix de cession des céréales à l'Oaic concurrencent la production fourragère et limitent la production, a-t-on encore fait savoir. Parmi les autres paradoxes qui minent la filière lait, citons la chute du prix de la poudre de lait. Puisque, rappelle-t-on, dès la flambée des coûts de cette matière, la production du lait a connu un regain de vitalité. Néanmoins, le lait produit dans les fermes aura vite connu les lendemains qui déchantent après le retour à la normale des prix de cette matière première. Ce qui s'est d'ailleurs traduit par un dédain affiché des transformateurs envers le lait cru. D'autres orateurs ont ensuite émis le voeu de voir se développer les fourrages hydroponiques, à l'image de ce qui se fait au sud de l'Espagne ou en Finlande. Cette technique pouvant garantir la disponibilité, en toutes saisons, de l'aliment du bétail. A également été évoqué le recours à la technique de recyclage des eaux usées dans l'irrigation des fourrages, mais aussi le retour aux fermes pilotes et aux pépinières de génisses. Notons que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural prévoit un ambitieux plan pour la filière lait, ce dernier comprend, entre autres, la valorisation d'un million d'hectares de jachère pour encourager la culture de la semence pour l'aliment du bétail.