Afin d'aborder les problèmes liés aux filières de l'aviculture et du lait et contribuer à la sécurité alimentaire de notre pays, deux forums interprofessionnels, l'un sur l'aviculture et l'autre concernant la filière lait, seront organisés durant la 9e édition du Salon international de la productions et de la santé animales (SIPSA), qui se tiendra du 12 au 15 mai en cours au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger. En effet, le Fiplait (Forum interprofessionnel de la filière lait et des produits laitiers) s'articulera autour de la problématique de la production laitière et son intensification et aura pour objectif de rassembler les producteurs et les transformateurs. Quant au Forum interprofessionnel de la filière avicole (Fifavic), qui se tiendra sous le thème : "aviculture, sortie de crise", préconise une prise de charge urgente de cette activité. S'agissant de la filière lait, certains acteurs, notamment les éleveurs, ont suggéré des mécanismes pour gérer la production et la transformation de lait, à travers notamment la régulation par l'Etat du marché de l'importation de la poudre de lait. A ce propos, M. Mahmoud Benchekour, éleveur dans la wilaya d'Oran et président du Comité interprofessionnel de lait (CIL), a estimé qu'il faudra trouver un mécanisme qui gère l'importation de la poudre de lait, vu ses effets sur la production nationale ; il a souligné, dans le même contexte, que l'éleveur pourrait connaître des problèmes si la poudre de lait continue à baisser sur les marchés mondiaux. Actuellement, la tonne de ce produit est cédée à 2.200 dollars contre 5.000 dollars en 2008. Selon M. Benchekour, il est probable que le prix de la matière première baisse fortement, et cette question préoccupe l'éleveur. Pour sa part, M. Abdelhamid Soukhal, responsable à L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), a souligné que l'une des principales missions de l'office est de faire réduire la facture de la poudre de lait importée. Il estime que la consommation de la poudre de lait en 2009 sera inférieure à celle de 2008, alors que la collecte du lait cru a été multipliée par cinq durant les quatre premiers mois de l'année en cours, passant de 10 000 litres/jour en janvier à 50 000 litres en avril. Rappelons que l'aide de l'Etat pour la filière est de 12 DA/litre accordée à l'éleveur, 5 DA/litre pour le collecteur et une prime d'intégration de 4 DA/litre au transformateur. Par ailleurs, les professionnels de la filière avicole ont relevé l'absence de régulation de la part de l'Etat. Dans ce contexte, le président de l'Association nationale des producteurs avicoles, M. Mokrane Mezouane, estime que l'absence de régulation et de contrôle, combinée à des infrastructures défaillantes et un manque de formation des acteurs de la filière, ont conduit à une perte de 40% de la productivité. Selon le directeur des filières animales au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Mohamed Ladjadj, 30% seulement de la production nationale actuelle de poulet de chair, qui varient entre 340.000 et 400.000 tonnes/an, soit 10 à 12 kilos/an/habitant, sont contrôlés au niveau des centres d'abattage. La forte dépendance de la filière avicole des importations a été également soulevée par les producteurs qui estiment que 90% de l'aliment avicole sont actuellement importés. Cette dépendance du marché extérieur influe sur les prix des produits avicoles, qui ont enregistré une forte hausse depuis la fin 2008. Notons, également, que près de 250 exposants nationaux et étrangers sont attendus à la 9e édition du SIPSA, qui est placé sous le thème : "relance et innovation de l'économie de l'élevage". Il devrait accueillir, selon son président M. Amine Bensemmane, 73 exposants nationaux et 175 étrangers venus d'une vingtaine de pays dont l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, les Etats-Unis, la Chine, le Canada, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte et la Hollande. Brahim Mahdid