Consécration de la Turquie et honneur à la Corée du Sud Partis pour seulement bien figurer dans un Mondial de longue haleine qui demandait endurance, esprit de corps et solidarité, les voici aujourd'hui sacrés «médaille de bronze» d'une Coupe du monde pas comme les autres. Il fallait un vainqueur, et ce sont les Turcs, emmenés par un Hakan Sukur retrouvé, qui ont su forcer la chance. Le vaincu qui s'est battu vaillamment aurait pu aussi bien obtenir cette consécration. En vérité, dans la confrontation, toute sportive certes, de Daegu, la chance n'avait que peu de place et la victoire des Turcs, si elle couronne des efforts de plusieurs mois de travail du coach Senol Gunes, a également mis en exergue le fait qu'à ce niveau de la compétition la marge laissée au hasard est nulle. Cependant le réveil tonitruant de la star turque, jusqu'ici effacée, Hakan Sukur, a faussé certains calculs et emballé un match délirant parti sur les chapeaux de roue. Dès la 12e seconde, le buteur maison turc plante une balle imparable au malheureux Lee Woon-Jae qui n'y pouvait rien. Nullement découragés les Sud-Coréens repartent à l'assaut des bois de Rustu et verront leurs efforts récompensés à la 9e minute lorsque Lee Eul-Yong rétablit l'équilibre. Mais ce n'est pas fini, alors que les supporters des «Diables rouges» savouraient encore cette égalisation, Ilhan Mansiz surgit et trompe Lee et redonne l'avantage à la Turquie. Quinze minutes de folie durant lesquelles le match a basculé, d'autant qu'au coup de la demi-heure, le même Mansiz récidive et creuse l'écart (3-1). La situation de la Corée du Sud est devenue ainsi impossible, les Turcs optant pour la prudence en seconde période. De fait, le match s'est conclu lors de la première mi-temps ou quatre buts furent inscrits. Dans les temps additionnels, à la 93e minute, Song Chong-gug ajoute un second but pour les Coréens. Mais les jeux étaient déjà faits. Turcs et Sud-Coréens ont réalisé un Mondial exemplaire. Leur troisième et quatrième places ne sont guère usurpées. L'arbitre koweïtien Mohamed Mane n'a pas eu de difficultés à diriger une rencontre marquée par l'esprit fair-play.