Un grave incident naval a opposé hier Nord et Sud-Coréens. Un bref, mais dramatique affrontement naval a opposé, hier, des bateaux nord et sud-coréens au large de la mer Jaune près de l'île de Yeonpyeong. La bataille a été aussi soudaine qu'imprévisible, alors que le monde entier avait les yeux tournés vers la Corée du Sud, l'un des coorganisateurs du Mondial 2002. Que s'était-il passé dans cette zone de la mer Jaune revendiquée par les deux pays et qui demeure une des pommes de discorde entre Séoul et Pyongyang? Peu d'informations ont filtré hier, cependant les deux capitales s'accusaient de provocation. Ainsi, le président sud-coréen Kim Dae-jung a affirmé qu'il «s'agit d'un acte de provocation militaire qui fait monter la tension dans la péninsule coréenne et nous ne pouvons, en aucun cas, tolérer cela». Pour leur part, les Nord-Coréens, selon l'agence officielle KCNA, qui reprend une source militaire, «des bateaux de guerre de la Corée du Sud ont tiré des centaines de balles et obus contre nos patrouilleurs alors qu'ils se portaient au-devant de ces bateaux qui avaient pénétré profondément dans nos eaux territoriales». L'incident a, cependant, été suffisamment sérieux (4 morts dénombrés dans les rangs sud-coréens) pour inquiéter la communauté internationale qui appelle instamment les deux Corées à la retenue. De son côté, la Commission d'armistice de l'ONU a proposé à Séoul et à Pyongyang d'engager des pourparlers militaires à Panmunjom, en zone démilitarisée, a annoncé, hier, le mini- stre sud-coréen de la Défense. L'incident d'hier, est le plus grave signalé entre les deux Corées depuis le sommet historique, les 13 et 14 juin 2000, entre le président sud-coréen Kim Dae-jung et le leader nord-coréen Kim Jong-Il. Cette initiative des deux frères ennemis avait, à l'époque, soulevé beaucoup d'espoir quant à un règlement pacifique des différends existant entre les deux pays. Les retrouvailles entre les familles coréennes du Sud et du Nord avaient été interprétées comme un signe positif de la détermination de Séoul et de Pyongyang de fermer un sombre chapitre de leurs relations. Cependant, l'incident, échange de tirs dans la zone tampon démilitarisée de Panmunjom, le 25 novembre 2001, avait quelque peu relativisé l'aptitude des deux Corées à dépasser les contentieux qui obèrent leurs développements respectifs. L'incident d'hier met en lumière tout ce qui reste à faire pour amener les deux pays de la péninsule coréenne à coopérer à l'instauration d'une paix définitive entre eux.