Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont entamé hier de grandes manœuvres navales en mer du Japon, mobilisant 8 000 hommes et une vingtaine de bateaux. Ce qui a fortement déplu à la Corée du Nord qui a menacé d'une riposte nucléaire. Cet exercice est le premier d'une série de manœuvres destinées officiellement «à adresser un message clair à la Corée du Nord, l'informant que son comportement agressif doit cesser.» Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et son homologue sud-coréen Kim Tae-Young ont tous deux annoncé l'exercice au nom de code «esprits invincibles.» La Corée du Sud et les Etats-Unis, disant s'appuyer sur les résultats d'une enquête accusent notamment Pyongyang d'avoir sciemment coulé un navire de guerre sud-coréen, le Cheonan, le 26 mars près de la frontière maritime intercoréenne en mer Jaune. 46 marins sud-coréens avaient alors péri plongeant la région dans une tension extrême. La Corée du Nord a toujours nié avoir torpillé le navire. Cependant l'affaire a ravivé les tensions dans la péninsule, un an après le départ de la Corée du Nord des discussions dans le but de trouver un terrain d'entente entre Pyongyang et ses voisins. Le premier exercice naval durera jusqu'au 28 juillet. Les Américains et les Sud-coréens mobiliseront une vingtaine de navires et sous-marins, dont le porte-avions George Washington, ainsi qu'environ 200 avions. La Corée du Nord a averti de riposter à ces manœuvres par une «puissante dissuasion nucléaire», si ses propres intérêts sont menacés. Washington avait annoncé de nouvelles sanctions économiques et financières à l'encontre de la Corée du Nord, déjà sous le coup de nombreuses sanctions depuis ses deux essais nucléaires de 2006 et 2009. L'armée sud-coréenne, qui surveille de près les activités militaires de son voisin dans les régions frontalières. Pyongyang a effectué un troisième essai nucléaire souterrain basé sur son programme fondé sur le plutonium, et une nouvelle expérience de fusion nucléaire est annoncée. En mai, la Corée du Nord avait affirmé que ses scientifiques étaient parvenus à la fusion nucléaire, une technologie qui réduit considérablement les déchets nucléaires et qui pourrait être utilisée pour fabriquer des engins thermonucléaires destructeurs. Sous la pression permanente des occidentaux la Corée du Nord avait claqué la porte en avril 2009 des pourparlers à six pays (Etats-Unis, deux Corées, Chine, Russie, Japon), entamés en 2003. Pour montrer son irritation Pyongyang effectue, début 2009, un second essai nucléaire au grand dam des Occidentaux, de la Corée du Sud et du Japon. La bravade est aussitôt suivie en juin par un nouveau train de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU accentuant la pression dans cette partie du monde. M. B.