Il a soutenu que son parti existe de fait sur le terrain, ce qui lui donne déjà le droit à un agrément. Le leader du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), non agréé, est revenu sur les raisons qui l'ont motivé, lui et la fraction qu'il guide, à claquer la porte du MSP. Ainsi, ouvrant le feu sur son ancienne chapelle, Abdelmadjid Menasra souligne que le fossé qui le sépare du MSP est large, pour dire qu'il n'y aucune voie réconciliatrice entre lui et Soltani. «Nous avons des points de vue tout à fait divergents et différents, nous avons préféré abandonner la structure pour sauvegarder les principes qui ont été tracés par le défunt Mahfoud Nahnah», a-t-il indiqué sans pour autant qu'il confirme ou infirme l'existence des dossiers de corruption pour lesquels le MSP serait impliqué. L'orateur s'est contenté d'affirmer que les points de discorde qui opposent la fraction qu'il guide au MSP sont graves et l'intervenant s'est réservé le droit de taire. Se voulant fin diplomate au discours à la fois ombrageux et prudent, le premier responsable du Mouvement pour la prédication et le changement a préféré tempérer les ardeurs en mettant l'accent sur la nécessité d'un militantisme saint, conforme aux valeurs religieuses. «Ce n'est pas de nos valeurs politiques et religieuse de s'aventurer dans les scandales des autres, nos divergences sont terminées lorsque nous avons créé notre mouvement...», a-t-il prêché. D'autre part, le même intervenant a écarté l'hypothèse d'un éventuel rejet du dossier d'agrément du Mouvement pour la prédication et le changement. Cependant, a-t-il ajouté, «il se peut qu'il y ait report de délivrance d'agrément mais cela ne signifie pas qu'il s'agit d'un refus. Le ministère de l'Intérieur ne doit pas occulter le fait que nous sommes une réalité.» Dans ce chapitre, le leader du MPC a réfuté en bloc avoir rencontré Noureddine Yazid Zerhouni. «Le parti s'est imposé de fait comme étant une évidence incontournable selon les convictions de ses militants», a-t-il expliqué. En marge de la séance de structuration de la base militante d'Oran, le leader du MPC a annoncé la tenue d'un conseil consultatif le mois prochain. Le conseil consultatif aura comme ordre du jour l'étude des statuts juridiques à donner au mouvement. Aussi, le même conférencier n'a pas dissimulé ses ambitions politiques en déclarant que la structuration de son mouvement touchera l'ensemble du territoire national, avec un retour au travail pédagogique, qui a été longuement occulté par le MSP.