Les deux tendances continuent de soutenir des positions antagonistes. Absence de consensus, divergences politiques profondes et accusations réciproques ont creusé un grand fossé entre les deux tendances lourdes qui s'affrontent au sein du parti de Mahfoud Nahnah. Les deux tendances continuent de soutenir des positions antagonistes qui ont abouti à des durcissements de part et d'autre tandis que les deux acteurs s'entre-déchirent par voie de presse. La guerre est-elle finie ou commence t-elle déjà? Les désaccords ou divergences autour desquels les acteurs de la crise n'ont pu accorder leurs violons, portent, notamment, sur la question de la représentation. Si l'aile de Bouguerra Soltani a obtenu 58% des suffrages internes contre 48% pour son rival, Abdelmadjid Menasra, lors du 4e congrès, la composante du madjless echoura est entièrement acquise au premier nommé qui asseoit davantage son leadership sur le parti. Dans une correspondance adressée a notre rédaction, dans laquelle il tente d'apporter quelques précisions par rapport au contenu d'un l'article paru avant-hier, le président du MSP, Bouguerra Soltani,révèle qu'il a bien reçu une lettre en septembre dernier de la part de Abdelmadjid Menasra, ajoutant qu'il n'y a pas répondu pour la simple raison que les «circonstances n'étaient pas propices à une telle rencontre». A cet effet, le président du MSP a invité le président du Mouvement de la prédication et du changement (MPC), M.Mustapha Belmahdi, à l'organisation d'une rencontre dans le but de trouver «une issue à la crise interne qui secoue le parti». Selon le document, Bouguerra Soltani avait personnellement appelé au téléphone le 09 juin dernier Mustapha Belmehdi lui demandant de «fixer un rendez-vous ainsi que le lieu et la date de son choix pour ouvrir un débat autour de la situation interne du mouvement et la recherche d'un pacte de réconciliation de 13 points». Selon Bouguerra Soltani, un rendez-vous a été programmé pour le 14 juin: «Le 13 juin, on reçoit un coup de téléphone nous annonçant son annulation pour des raisons exceptionnelles tout en nous promettant d'éclaircir la situation et renouveler un autre rendez-vous.» Le président du MSP renouvelle son engagement à laisser les portes ouvertes à ceux qui souhaitent «retourner au mouvement» et leur confirme sa disponibilité à «engager un dialogue» au sein du mouvement, conformément à la légalité que lui confère le 4e congrès et suivant le cadre du «pacte de réconciliation» accepté par les deux parties. A l'inverse, le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), par la voix de son chef de groupe parlementaire, Abdelaziz Mansour, estime que le président du MSP est complètement à côté de la plaque: «Il est en train de jouer seul les prolongations.» Prié de réagir à cette «invitation» du président du MSP, le député du MPC affirme que les déclarations de Soltani sont un «non-événement». Selon lui, la séparation avec le MSP est définitive: «Il a refusé d'appliquer le pacte de réconciliation de 13 points, il n'a pas voulu écouter également les conseils de Belkhadem, Ziari et Ouyahia, comme il a refusé de répondre à la lettre que lui a adressée Abdelmadjid Menasra au mois de septembre 2008. Pour nous le MSP fait désormais partie du passé. Maintenant que nous avons décidé de lancer notre propre mouvement, il veut dialoguer. C'est trop tard. Il aurait dû le faire bien avant.» Le responsable du groupe parlementaire avance l'argument lié à l'attitude du dirigeant du MSP qui, au lieu de se poser en véritable leader, préfère imposer sa propre politique du «fait accompli» tout en déniant aux autres le soin de prendre des décisions qui engagent l'avenir du parti. Ainsi, selon lui «Bouguerra Soltani a pris seul la décision de soutenir le Président Bouteflika pour un 3e mandat; il a aussi pris seul la décision de la révision de la Constitution et aussi pour le poste de ministre. Pour toutes ces décisions, il n'a pas pris le soin d' informer le madjless echoura. Il a complètement agi seul.» Selon notre interlocuteur, le mouvement qu'ils ont lancé dernièrement «n'a aucune gêne» à dialoguer avec le MSP ou autre: «Maintenant s'il veut établir des contacts avec les responsables de notre mouvement pour établir un dialogue constructif, il est le bienvenu. Cela s'applique également pour toute la classe politique.» Pour l'heure, le MPC se concentre sur la restructuration du mouvement pour se préparer aux échéances électorales futures avec en ligne de mire la future loi sur les partis qui sera incessamment déposée au niveau du Parlement. Le chef du groupe parlementaire, Abdelaziz Mansour, estime qu'à court terme, son mouvement aspire à se transformer en parti politique une fois la construction de l'édifice achevée.