Que sera aujourd'hui ce pays auquel la drogue rapporte au moins 2 milliards de dollars, soit près de 12% de son PIB? Les quantités énormes de drogue récupérées par les services concernés du Maroc ne font que confirmer son statut de leader mondial, difficile à détrôner. Rien que pour la journée de vendredi, la police marocaine a saisi plus de 20 tonnes de haschich dans les locaux d'une société de transport international de marchandises sise au quartier Aïn Sebaâ à Casablanca. L'information a été rapportée par les médias citant des sources officielles et policières. La drogue au Royaume chérifien est passée d'un problème «ordinaire» à une problématique «insoluble». Parmi les pays qui sont directement touchés par le trafic de dogue au Maroc, l'Algérie vient certainement en pole position. Malgré la fermeture des frontières séparant les deux pays, les narcotrafiquants marocains réussissent souvent à échapper au contrôle et pullulent le marché algérien de cette substance prohibée. Des colis de kif arrivent chaque jour à nos frontières. Et pour cacher le soleil avec un tamis, les Marocains renvoient la balle en accusant les Algériens de narcotrafiquants, de consommateurs d'élite...Aujourd'hui, la réalité n'est pas confuse. Elle est si simple à identifier: sans le Maroc, l'Algérie aurait su maîtriser la situation et gagner sa bataille face à cette pieuvre qu'est la drogue. S'agissant des 20 tonnes saisies à Casablanca, capitale économique du pays, les mêmes sources ont précisé que la drogue a été dissimulée dans des caisses au milieu d'une cargaison de machines. Les services de police, faut-il le préciser, ont dû poursuivre toute la nuit l'ouverture des faux broyeurs totalisant 127 unités. Ceux-ci ont été destinés à l'Europe, ont précisé les médias marocains. Quant à la quantité totale de haschich saisie, «elle pourrait dépasser les 24 tonnes», a indiqué la police sans parvenir à estimer la valeur marchande de cette drogue. Après cette opération importante de saisie, les policiers ont ouvert une enquête pour retrouver les auteurs et les personnes impliquées dans ce trafic de drogue, en général et du haschisch, en particulier. Cette substance est une résine tirée du kif (cannabis), cultivé dans le Rif, sur la côte méditerranéenne du Maroc. En avril dernier, la police marocaine avait annoncé une saisie record de 32,2 tonnes de résine de cannabis destinée à l'Europe. Le Royaume chérifien est également une menace pour les pays du Vieux Continent. Des éléments de la sécurité marocaine ont été arrêtés pour trafic de drogue à destination de la Belgique et des Pays-Bas via l'Espagne. La gravité dépasse les limites. Après les narcotrafiquants constituant de redoutables réseaux, c'est au tour de ces éléments appelés à veiller à la sécurité des citoyens de s'illustrer par leur implication dans le trafic de drogue. Les organisations internationales ont exigé du Maroc de définir une politique claire de lutte contre les narcotrafiquants. Cependant, rien n'est fait jusqu'à présent. Malgré cet «entêtement» qui dure, des questions méritent d'être posées. La plus importante, semble-t-il, est de savoir que sera aujourd'hui le Maroc si l'étau se resserre sur lui? Pour un pays auquel la drogue rapporte au moins 2 milliards de dollars, soit près de 12% de son PIB, ce sera tout simplement une question de survie. Son économie subira un coup tellement fatal.