Au dernier jour des débats, l'Assemblée populaire nationale a assisté à des tirs croisés entre le RCD et le FLN. Au dernier jour des débats, l'assemblée a assisté à des tirs croisés. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi a, comme à l'accoutumée, capté tous les regards de l'assistance. En réponse à l'offensive menée contre lui, suite à l'affaire du drapeau noir, le député Aït Hamouda n'a pas mâché ses mots pour dire quelques vérités. «Vous parlez de la protection des symboles de la nation et de la Révolution, alors comment expliquez-vous l'assassinat du colonel Chabani, Krim Belkacem? Pourquoi certains héros de la Révolution comme Aït Ahmed, Boudiaf et Moufdi Zakaria ont été forcés à l'exil?», a-t-il martelé devant les caméras de la télévision. Aiguisant ses propos, il a ajouté: «Le Centre culturel algérien a refusé de rendre hommage au poète de la Révolution algérienne, Moufdi Zakaria et l'hommage lui a été rendu à Paris en présence de l'ambassadeur de France à Alger mais en l'absence de l'ambassadeur d'Algérie en France.» Ce dernier s'est également interrogé sur le sort de Hattab et Abderezak El Para. Ces déclarations ont suscité beaucoup de bruit dans l'hémicycle. En guise de réplique, les députés de l'Alliance tapaient sur le pupitre. Le FLN n'a pas résisté à l'attaque. Le député Boulounouar qui a pris juste après la parole a tenu à marquer le point. «Nous n'avons pas de leçon à recevoir sur la mémoire des chouhada», a-t-il clamé en soulignant que le parti ne va pas tolérer une atteinte aux symboles de la République. «La défaillance politique ne doit pas être au détriment des symboles de l'Etat», a-t-il réfuté en soulevant la colère des députés du RCD. Louisa Hanoune a connu un sort similaire lorsqu'elle a réitéré sa demande de dissoudre l'APN. Une demande qui a soulevé l'ire du président du groupe parlementaire des indépendants, M.Ghodban, qui s'est cru obligé de défendre l'Alliance présidentielle. «Son parti représente une minorité au sein de l'APN. Alors de quel droit demande-t-elle sa dissolution? Ou bien croit-elle appliquer la même dictature qu'elle impose à ses députés obligés de verser une part de leurs indemnités au parti.» En réponse, les députés de Louisa Hanoune ont tapé sur le pupitre avec leurs chaussures. Auparavant, les partis de l'Alliance ont exprimé leur soutien au Plan d'action du gouvernement, au même titre que le FNA et les Indépendants. «Les six axes présentés dans le Plan d'action traduisent parfaitement le programme du Président de la République», a déclaré M.Saâd Arouss du FNA. «Nous sommes parmi les partis de l'Alliance présidentielle», a déclaré M.Godbane, président du groupe parlementaire. Et d'ajouter: «Nous insistons sur l'application des programmes dans les délais prévus.» Le porte-parole des Indépendants a mis l'accent sur la nécessité d'assainir la scène politique des pratiques illégales et d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Constituant la majorité au niveau de l'hémicycle, les partis de l'Alliance ont fortement soutenu la feuille de route du Premier ministre. «Sur la base des interventions des députés du parti et l'unanimité enregistrée, nous soutenons que le Plan d'action présenté traduit nos visions sur l'ensemble des secteurs», a déclaré le président du groupe parlementaire du FLN, Ayachi Daâdoua. Le RND, pour sa part, estime que le Plan d'action axe beaucoup plus sur les préoccupations de développement économique et social tout en renforçant la stabilité du pays. «Au RND nous sommes très loin des critiques et des doutes suscités de part et d'autre concernant l'application du programme du Président», a déclaré Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire. Le RND se dit prêt à accompagner et à contribuer à la concrétisation du programme du Président. Partageant le même point de vue, le MSP soulignera: «Nous considérons au MSP que toutes les dispositions tracées dans le Plan d'action sont en mesure de réaliser les promesses du programme du président de la République», a déclaré Isad Ahmed dans son intervention. Le Premier ministre devra répondre aujourd'hui à toutes les questions soulevées.