L'exécutif de la commune d'Aït Laâziz, dans la wilaya de Bouira, est dans une situation de blocage depuis le 20 mai dernier, date de la dernière réunion des élus. Cinq élus, 2 du RCD, 2 du FFS et le cinquième FLN, ont décidé de geler leurs activités, et ce à la suite de plusieurs anomalies relevées, soutiennent-ils, dans la gestion des affaires de la commune menée par l'actuel président de l'APC. L'atmosphère est électrique au sein de l'Assemblée. La situation tend à se compliquer davantage. Dans une requête où ils ont soulevé une dizaine de points remettant en cause le système de gestion du président d'APC, ces élus dénoncent l'unilatéralisme du premier magistrat de la commune. «Les convocations pour les réunions ne sont pas expédiées aux intéressés dans les délais», «utilisations des moyens de la commune à des fins personnelles», «les délibérations ne sont pas débattues entre les élus», autant de points reprochés au maire. L'un des élus contestataire, contacté hier, nous a affirmé que la balle est dans le camp du président de l'APC. «C'est à lui de nous contacter pour trouver une solution à cette crise», a-t-il souligné. «Nous ignorons tout de la gestion de la commune, et nous avons demandé le changement des commissions ainsi que leurs présidents», a-t-il ajouté. De ce fait, les élus ont interpellé le chef de daïra de Bouira. Cependant, le président de l'APC, M.Mohamed Zaïdi, d'obédience RND, joint par téléphone hier a rejeté en bloc toutes les allégations faites par les élus. «Je n'ai aucun problème avec les élus, les projets que nous avons débattus ont été signés, mais ces élus n'ont pas voulu approuver les marchés», a-t-il répondu. Quant au changement des commissions, le président de l'APC s'est référé au code communal qui stipule que le changement de président de commission doit être au préalable précédé de démission. «Je défie quiconque d'apporter une preuve de ce qu'il avance», a-t-il précisé, allusion aux autres accusations. «Et je suis prêt à aller jusqu'à la Cour des comptes», ajoute-t-il. «Je ne suis pas venu pour bloquer la commune. Il y a plusieurs projets qu'on doit lancer à tout prix», indique notre interlocuteur. Entre les accusations des uns et les démentis des autres, la population demeure entre le marteau et l'enclume. A ce rythme, les choses risquent de mal tourner d'autant que la commune accuse un grand retard en matière de développement.