Entre concerts, master class et conférences, la manifestation a su allier cette année le festif au pédagogique avec succès. Le rideau est tombé vendredi dernier sur la sixième édition d'Andaloussiate El Djazaïr, dans son mode nouba printanière. Le Théâtre de verdure Laâdi-Flici était bondé de monde. Beaucoup de familles se sont déplacées pour cette ultime qaâda avec la musique savante andalouse. Mais au vu de ce nombre imprévisible et important de personnes, il a été décidé finalement de faire le concert non plus à l'auditorium mais au théâtre de plein air. Ainsi les familles et autres grands musiciens et compositeurs ont dû se déplacer et attendre durant plus d'une heure, pour qu'enfin commence la soirée. Le Théâtre de verdure rassemblait, comme dira l'animateur vedette Djalal, toute la crème du monde musical andalou. Parmi le public, on pouvait en effet, distinguer les ténors de la musique andalouse, à l'image de Ahmed Serri, Bestandji, Mamet Benchaouche. mais aussi et encore tout les présidents d'associations qui se sont produites tout au long de cette manifestation qui a fait revivre ces soirées musicales d'antan et redonner à cette musique le blason qu'elle mérite, et ce, dans un esprit généreux et festif. C'est la chanteuse Mekader Dalila Belkhouche qui assurera la première partie, avec son orchestre, en habit traditionnel savamment brodé de fil d'or. Cette dame, dira Djalal, a fait rayonner la musique andalouse aux USA et l'a emmenée avec elle jusqu'au Emirats arabes unis, où elle a imposé cette musique. Djalal, qui fera une longue introduction en entame du concert, relèvera, non sans humour, l'absence des médias lourds dans la couverture d'un tel événement. «Ils vont uniquement là où il y a du raï!» Un bouquet de fleurs et un tableau sont remis à Madame Belkhouche. Suivront d'autres présents destinés au directeur de l'Etablissement Arts et culture, M.Mohamedi qui saluera la présence du public «lui, mon cadeau», dit-il tout en s'excusant s'il y a eu des dérapages. La soirée devait se poursuivre avec l'association Anadil El Djazaïr, laquelle est issue de l'école de musique du centre culturel de Chéraga créée le 2 janvier 1992. Anadil est le pluriel de Andalib (Rossignol). Elle compte actuellement une centaine d'élèves répartis en quatre classes de différents niveaux. Elle a participé à plusieurs manifestations telles que le festival de musique andalouse, les fêtes religieuses ainsi que les hommages rendus régulièrement aux maîtres et aux aînés. Youcef Oueznadji est son président fondateur et est également professeur au sein de l'association. Il est l'ancien élève de la prestigieuse formation El Djazaïria El Mossilia et du grand maître Sid Ahmed Serri. Anadil El Djazaïr régalera le public avec un riche programme alliant plusieurs noubat. La cerise sur le gâteau, a été sans conteste la venue de ces centaines de musiciens qui sont montés sur scène pour chanter a cappella. Une clôture qui finira en beauté avec l'ensemble des formations ayant participé à Andaloussiate El Djazair. Une première et unique prestation en son genre. Pour rappel, Andaloussiate El Djazaïr a eu comme particularité cette année d'allier profondément l'utile à l'agréable, autrement dit, le festif au pédagogique. En effet, outre les concerts qui étaient animés chaque soir, des masters class en vue de vulgariser la musique andalouse étaient organisés chaque lundi après-midi, des conférences, tous les mercredis matins et des défilés de mode de haute couture, sans oublier cette exposition dédiée aux grands maîtres de la musique andalouse et les hommages qui leur ont été rendus. C'est ainsi que du 4 au 29 mai, les Algériens étaient invités à «revisiter ensemble l'histoire d'El Andalous, berceau de la diversité culturelle» avec succès. Rendez-vous donc l'an prochain.