Ils sont face à des obstacles comme la non-délivrance de l'autorisation de vente, les différents ministères avancent des raisons d'ordre sécuritaire. Le gérant de la société de fabrication et formulation des fertilisants Agrifert, Tabet Ali, a dénoncé les multiples contraintes auxquelles sont exposés les distributeurs d'engrais à l'échelle nationale, lors d'une conférence tenue, hier, à la Maison de presse Tahar Djaout à Alger. Selon le conférencier, la responsabilité incombe au gouvernement qui doit contribuer à l'allégement des procédures liées à la commercialisation. M.Tabet tire ainsi la sonnette d'alarme indiquant que «si la situation ne s'arrange pas, plusieurs opérateurs se détourneront de cette activité et sans engrais il n y a pas d'agriculture, donc il y a lieu de prendre cette affaire très au sérieux». La problématique se pose de la sorte: dans les engrais il y a un produit sous le nom de «nitrite» qui est considéré comme dangereux. En effet, il peut être utilisé dans la fabrication des explosifs. Cependant, cet engrais a été interdit par la loi depuis 1996. Donc, les entraves concernant l'obtention de l'autorisation d'importation et de vente des fertilisants ne devraient pas avoir lieu. Pis encore, cinquante personnes ont été emprisonnées pour détention d'engrais dont trois employées de la société de fabrication et formulation des fertilisants Agrifert. Chose troublante dans cette histoire est que, Agrifert a obtenue l'agrément pour la commercialisation d'engrais. Notons que l'engrais commercialise par cette société est organique, donc entièrement naturel provenant exclusivement d'élevages conventionnés. Ajouté à cela, l'entreprise a fait expertiser ses engrais dans trois laboratoires, privés et publics, prouvant qu'il n'y a aucun produit risqué ou nocif. Des certificats d'analyses physico-chimiques ou le résultat est négatif pour le nitrite obtenues par l'entreprise nationale d'agréage et de contrôle technique, le laboratoire de contrôle de la qualité El Amine et aussi par le département de Génie de procédures à la faculté des sciences et de l'ingénierie, de l'Université de Guelma. Il n'en demeure pas moins que les ennuis continuent pour ces investisseurs dans les produits de fertilisants et dont les différents ministères justifient cela pour raison de sécurité. Toutefois, les quatre opérateurs investissant dans ce domaine estiment que l'Etat fait l'amalgame entre vendeur, agriculteur et terroriste. Par conséquent, ces multiples désagréments ont un impact direct concernant l'amélioration des rendements des produits agricoles et par ricochet sur le programme qui vise à assurer la sécurité alimentaire. L'importance des engrais se résume au fait qu'ils apportent des éléments essentiels afin d'assurer la fertilité des terres agricoles. Dans cette logique, les distributeurs d'engrais sont donc d'un apport substantiel aux agriculteurs et dont l'objectif est commun: celui de fournir une qualité pour un produit irréprochable. En somme, afin de continuer dans le processus de valorisation du secteur d'agriculture, considéré comme porteur de croissance et de développement d'une économie hors hydrocarbures, des allègements dans les conditions de distribution et commercialisation des fertilisants deviennent plus que primordiaux afin d'éviter la décadence socio-économique des agriculteurs.