Déficience n Comparativement au Maroc et à la Tunisie, les agriculteurs algériens n'utilisent pas les engrais selon les normes requises. C'est ce qui ressort d'une étude faite par des ingénieurs de l'Institut national des sols, de l'irrigation et du drainage (INSID) d'Alger. L'un d'eux nous a certifié que, statistiquement, il ressort que l'Algérie est l'un des pays les moins consommateurs d'engrais (11 kg par unité fertilisant par hectare – UF/ha – contre 22 kg pour la Tunisie et 38 pour le Maroc). Selon notre interlocuteur, les causes de cet état de fait sont multiples et se résument essentiellement à la méconnaissance de la fertilité des sols et l'utilisation des fertilisants inadaptés aux différents sols. Sur un autre registre, il nous a été expliqué que la pratique de la fertilisation et des analyses des sols n'obéissait pas aux normes en vigueur. «Avant toute mise en valeur, il faut passer par une étude détaillée du sol afin de connaître ses caractéristiques, ce dont il a réellement besoin ainsi que les cultures susceptibles d'y être valorisées. Le non-respect des normes et des étapes qui doivent être préalablement effectuées aura inéluctablement un impact négatif sur la production», nous dira notre interlocuteur. Au sujet des causes qui sont derrière cet état de fait, notre interlocuteur relèvera l'absence de sensibilisation (à une plus grande échelle) sur la pratique de la fertilisation ajoutée à des considérations d'ordre purement financier. «Il y a lieu de signaliser que les analyses en question sont relativement chères, c'est ce qui explique le fait que de nombreux agriculteurs sont dans l'impossibilité de les effectuer.» Afin de remédier à cette situation, laquelle ne pourra qu'avoir des résultats financiers négatifs se traduisant par des pertes, il apparaît urgent de mettre le paquet sur le volet sensibilisation, car il est à même de permettre une meilleure prise de conscience de la part des agriculteurs quant à l'importance que requièrent les analyses des sols ainsi que la fertilisation.