Selon Fardjallah, «le RCD est en fin de cycle». Le conseil national du RCD tenu jeudi dernier au siége du parti le fut sans la présence des deux députés et néanmoins cadres au sein du même parti, Ali Brahimi et Tarek Mira. Le premier avait même anticipé son «limogeage» à travers une lettre adressée mardi dernier au premier responsable du parti dans laquelle il (lui) impute cette décision: «Décidée à 48 heures de la session ordinaire du conseil national, la sanction vise à m'interdire la prise de parole devant l'instance souveraine», a-t-il soutenu. En attendant l'élargissement prochain du secrétariat national à des «délégués», le président du parti avait sonné la charge contre ses deux ex-collaborateurs lors de son intervention d'ouverture du conseil national: «ni les anathèmes dignes des années de plomb, ni les manoeuvres, ni les offres de service enregistrées ici et là ne sont venues à bout de notre volonté de refuser la soumission, (et) dénoncer l'arbitraire». Saïd Sadi est allé encore plus loin dans sa diatribe en qualifiant ces deux anciens collaborateurs d'avoir «tenté» de miner le parti et ce faisant donné les vraies raisons de leur éviction: «Un certain notabilisme minait le parti. Il a fallu y mettre un terme», dira-t-il sans donner d'autres explications. L'arbitraire c'est le vocable utilisé par l'ancien numéro deux de cette formation, Djamel Fardjallah qui condamne justement son ancien chef d'avoir eu recours lui à «l'arbitraire et à l'exclusion» pour empêcher toute voix discordante. Intervenant hier matin sur les ondes de la Chaîne III dans l'émission En toute franchise, l'ancien bras droit de Saïd Sadi n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger ce dernier et faire un «diagnostic sans complaisance et critique». Selon Fardjallah, «le RCD est en fin de cycle. La ligne politique et devenue illisible et soumise à l'humeur du chef. Il reste l'idée et les moyens financiers accordés par l'Etat, lui et les quelques petits appareils. On assiste à une fuite en avant généralisée. Les bilans sont tronqués». Il citera pour preuve la «chasse aux sorcières» qui a commencé au parti. Selon lui, «tous les militants du RCD sont poursuivis et chassés du parti, certains ont été exclus et d'autres marginalisés». L'invité de la Radio a indiqué que le problème a commencé en 2007 lors du dernier congrès quand des cadres ont suggéré au président du RCD de «changer le mode opératoire». Selon Fardjallah le projet de révision des statuts du parti, qui devait apporter plus de démocratie au sein du parti «a été très mal reçu par Saïd Sadi». Le chef de file de la contestation a avoué qu'une «action parallèle» a été enclenchée à «l'intérieur» du parti: «Nous sommes en consultation avec un certain nombre de cadres et de militants pour créer un cadre très large et faire triompher la transparence et le fonctionnement démocratique du parti. La contestation gagne du terrain. Nous sommes aujourd'hui très nombreux.»