Le 1,6 million de travailleurs de la Fonction publique devront patienter encore quelques mois pour que leur souhait se traduise sur le terrain. La rentrée sociale s'annonce fructueuse. La fameuse rencontre de la tripartite aura lieu au mois de septembre prochain. Le gouvernement, le patronat et la Centrale syndicale se donnent rendez-vous dans deux mois pour ouvrir les dossiers sensibles en relation avec le pouvoir d'achat. C'est ce qu'a appris L'Expression d'une source proche du dossier. Cette annonce porte une lueur d'espoir aux 1,6 millions de travailleurs de la Fonction publique qui attendent avec impatience une hausse du Snmg. Le gouvernement est déterminé à concrétiser ses promesses. «Nous ne céderons pas au chantage», a martelé sur un ton ferme le Premier ministre Ahmed Ouyahia lors de sa réponse aux questions des députés sur le Plan d'action du gouvernement. Ennuyé par les retards accusés dans l'élaboration des statuts particuliers, M.Ouyahia refuse que les travailleurs soient pris en otage. «Nous n'allons pas attendre l'achèvement des statuts particuliers pour passer à l'action», a-t-il affirmé devant les cameras de la Télévision. Les secteurs qui ont finalisé leurs statuts percevront cette augmentation prochainement. Le moins que l'on puisse dire sur ce dossier est qu'il avance lentement. Sur 46 statuts plus d'une vingtaine n'ont pas encore été finalisés, cela sans compter les statuts des corps spécifiques. Selon un responsable de la Centrale syndicale, l'élaboration des statuts particuliers prend beaucoup de temps car une fois le statut établi, il doit être approuvé par la direction générale de la Fonction publique. Certes, la procédure demande beaucoup de temps, il n'en demeure pas moins que cela ne justifie pas ce long retard. Entamée depuis plus d'une année, l'opération fait l'objet de conflit entre les syndicats et la tutelle. Ce dossier sera tranché lors de la prochaine tripartite. Cette question préoccupe de plus en plus les travailleurs qui aspirent toucher cette rémunération avant la rentrée sociale. Epuisés par les dépenses de l'été, ils se retrouveront face à des charges plus lourdes. La rentrée scolaire et le Ramadhan sont deux événements qui assèchent le portefeuille des ménages. Les augmentations seront-elles versées avant septembre? Les déclarations du ministre des Finances sont de bon augure. «Les augmentations de salaires sont en cours d'étude dans la loi de finances complémentaire», a-t-il déclaré en marge des débats sur le Plan d'action du gouvernement. L'autre point important, au menu de cette rencontre, n'a pas lieu d'être après l'augmentation du Snmg, annoncée le 24 février dernier par le président de la République à partir d'Arzew. A combien sera porté le salaire minimum? Le seuil n'est pas encore arrêté et fait l'objet de concertations intenses. Le responsable de l'Ugta reconnaît qu'il serait difficile de fixer le seuil dans la mesure où il est tributaire de nombreux paramètres dont les exigences et les réserves du patronat. Il souligne à cet effet qu'un groupe de travail a été chargé d'étudier cette question et devra établir une évaluation de l'impact de l'augmentation du Snmg sur le pouvoir d'achat des travailleurs. «L'Ugta prépare une référence d'un budget familial type à présenter au gouvernement et également au patronat lors de leur prochaine rencontre» dira le responsable syndical qui rappelle que c'est pour la troisième année que l'Ugta établit un prototype de budget familial. Le premier a été effectué en 2003 et le deuxième deux ans après. L'étude faite en 2005 a fait ressortir qu'une famille type de sept personnes a besoin d'au moins 24.790,85 dinars pour subvenir à ses besoins mensuels. Mais eu égard à l'érosion du pouvoir d'achat constaté ces deux dernières années, ce seuil devrait être, selon l'Ugta, plus conséquent. Les travailleurs devront patienter encore quelques mois pour percevoir les augmentations.