8 milliards de centimes pour ce Panaf: moins que le transfert de Cristiano Ronaldo. Plus que quelques semaines nous séparent de la date «fatidique» du 4 juillet, date du lancement du 2e Festival culturel panafricain que compte abriter l'Algérie dans le faste, et ce jusqu'au 20 juillet. Oui, le compte à rebours a commencé et bientôt les yeux du monde seront braqués sur l'Algérie qui célébrera après 40 ans le retour de l'Afrique à travers sa «Renaissance et son renouveau culturel», son slogan d'aujourd'hui après avoir été placé sous le signe de «la libération». Pour l'annoncer solennellement en ciblant un large auditoire et faire passer son message, rien de mieux que la télévision. Et c'est dans le cadre du Forum de l'Entv que Khalida Toumi, ministre de la Culture, a choisi cette fois de faire sa plaidoirie pour une Afrique debout, plurielle et multicolore en prévision du prochain Panaf 2009. Accompagnée de son staff ministériel et quelques personnalités de la Culture, dont M'hamed Benguettaf, directeur du TNA, l'écrivain Djellali Khellas et le cinéaste Malik Aoudia notamment, c'est une Khalida Toumi rayonnante dans un habit traditionnel ocre, et surtout confiante dans l'organisation de cet événement, qui s'est révélée à nous. Revenant d'abord sur l'édition de 1969, elle soulignera aussi «la vocation panafricaine» de l'Algérie, née d'après elle pendant la guerre de Libération nationale et confortée par les actions du président Bouteflika depuis son investiture et notamment dans le cadre du Nepad. «Inchallah, on sera prêts; on est en train d'apporter les dernières retouches à l'événement!» Elle indiquera par ailleurs que 80% de la programmation a été tracée en 2006. L'émission télé a été aussi l'occasion de découvrir le jingle du Panaf réalisé par le musicien algérien Djamel Laroussi sur la chanson phare de Myriam Makéba qui avait enchanté le public algérien lors de sa venue au premier Panaf. Aussi, l'affiche du festival a été dévoilée. Celle-ci, a annoncé Soraya Bouamama, est d'ores et déjà visible dans les rues d'Alger à partir de cette nuit. Le Panaf de 2009 n'est pas celui de 1969, affirmera la ministre de la Culture, car le pays a changé en raison du nombre stratégique d'habitants mais aussi de son évolution en matière scientifique et technologique. Elle prendra pour exemple le village des artistes de Zéralda, lequel sera inauguré le 15 du mois, conçu à 100% par des Algériens, ce qui ne pouvait être le cas en 1969 en raison du manque de professionnels (exemple: Kamel Ouali) et surtout de moyens en ce temps-là. «Nous revenons de loin, le peuple algérien a droit au bonheur. Il le mérite. C'est ma conviction, les Algériens ont droit à une autre image que celle véhiculée par d'autres pendant 15 ans. La plus belle carte de visite d'un pays c'est sa culture, ce festival est une occasion en or pour tout les Africains et Algériens, y compris pour démontrer que l'Afrique est le berceau de l'humanité notamment. On va capitaliser notre talent dans le continent et aussi dans la diaspora. Si le tourisme en bénéficie tant mieux!». Le paysage africain sera décliné, dira-t-elle, aussi, sur la base du tryptique de l'Algérie: arabité, amazighité et islamité. Madame Toumi, égrenant quelques chiffres déjà cités par la presse, fera état de 500 spectacles qui seront donnés à travers 22 scènes algéroises dont une qui peut conteneur jusqu'à 80.000 personnes. Il s'agit de l'esplanade de Riad El Feth. Elle relèvera le nombre de 42 pièces de théâtre africaines, 250 livres qui seront réédités dans le cadre du Panaf et dont la moitié sera disponible lors du Salon du roman et de la jeunesse qui se tiendra à l'Esplanade de Riad El Feth du 21 au 29 juin prochain. «Tout a été pris en considération pour assurer le bon déroulement du Panaf, a fortiori sur les plans sécuritaire et sanitaire.» A ce propos, la ministre de la Culture rappellera que tous les ministères se sont associés à cet événement. 48 pays africains y prendront part dont l'Algérie, en plus du Brésil et des USA. Parmi les personnalités qui assisteront à la cérémonie d'ouverture dont la réalisation est signée kamel Ouali, le chorégraphe de la Star Académy française,-Il sera à Alger aujourd'hui- on citera Warda El Djazaïria, Yousou ‘N Dour et la diva aux pieds nus, Césaria Evora, sans oublier le réalisateur de la saga de l'Arme Fatale, Dany Glover. La veille, une grande parade populaire partira de la rampe Tafourah jusqu'au stade Kettani de Bab El oued. Il est à noter que le spectacle d'ouverture sera présenté le lendemain soir au grand public. En outre, toutes les manifestations du Panaf, rappellera Khalida Toumi, sont gratuites. 350 artistes entre chanteurs et danseurs de toute l'Afrique égayeront la cérémonie d'ouverture, tandis que celle de la clôture se déroulera à la salle Atlas grâce au duo Sofiane Abou Legraâ, chorégraphe, et Farid Aoumer, scénographe, compositeur et chef d'orchestre, ainsi qu'une armada de techniciens. Toutes les artères de la ville seront animées, nous rappelle-t-on, d'Alger à Tipaza, en passant par Boumerdès, etc. Enfin, la ministre de la Culture reviendra sur les changements opérés entre le Panaf de 1969 et celui de 2009 par le nombre gigantesque des activités enregistrées pour cette année. Elle annoncera aussi l'augmentation prochaine du montant du budget alloué à son ministère et qui atteindra 1%, conformément aux dispositions prévues par l'Unesco. Il était temps en effet...