Ce retraité a été à Paris pour acheter un cadeau à son fils qui devait se marier ce mois de juin. La police française a-t-elle tué l'Algérien Ali Ziri? La question a été posée par des associations et la famille de la victime qui cherche à connaître la vérité sur le décès suspect de son fils. Natif de la commune de Ouled Rached, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ce retraité âgé de 69 ans, de passage à Paris, a trouvé la mort le 9 juin dernier suite à un contrôle d'identité qui a mal tourné. Mais la mort de «Ammi Ali», comme l'appelaient les intimes, a suscité beaucoup d'émotion. Pour la simple raison que le défunt serait décédé des suites de coups que lui auraient assénés par la police française. Etant présent au contrôle de papiers, Arezki Kerfali, un accompagnateur algérien de la victime, a affirmé que les deux hommes ont reçu de violents coups de matraque de la part des policiers. L'affaire a commencé quand ces derniers avaient «tabassé et insultés» M.Kerfali, 61 ans, qui a eu un accrochage avec les trois policiers. Révolté par le comportement des flics envers son ami Arezki, Ali Ziri aurait demandé à la police de cesser de le traiter d'une manière que ne permet pas la loi. Suite à cela, la police aurait menotté «Ammi Ali» et son ami qu'ils ont embarqués au commissariat pour une garde-à-vue. Les deux personnes ont été passées à tabac, selon les témoignages de M.Kerfali, dont les propos ont été rapportés par la presse française. «Vous n'avez pas honte de me frapper, je suis plus âgé que vous. Je connais la loi, je vais vous le faire payer», a rapporté notre confrère, Le soir d'Algérie, dans son édition du jeudi. Et d'écrire que les flics répondaient: «Tu connais la loi, sale bougnoule». Transféré à l'hôpital d'Argenteuil pour une prise de sang, les médecins ont constaté que «Ammi Ali» avait déjà rendu l'âme. Une fois informé du décès de son ami, le même témoin déclare à la police: «Mon ami se portait bien, c'est vous qui l'avez tué», rapporte le même journal. Suite à ce décès suspect, le consulat d'Algérie de Pontoise a chargé son avocat de prendre en charge l'affaire. Khouidmi Tayeb, consul d'Algérie, a promis, selon la correspondante de ce journal à Paris, de suivre le dossier jusqu'à ce que la lumière soit faite sur la mort de Ali Ziri. De son côté, le syndicat de défense des Algériens en Europe s'est dit déterminé à suivre de près l'affaire afin de connaître les «véritables raisons» du décès du retraité algérien qui a donné plus de quarante ans de sa vie à la France. La gendarmerie et le commissariat de Bezons auraient refusé à Arezki le droit de porter plainte. Le procureur-adjoint au parquet de Cergy-Pontoise, Bernard Farret, écarte que M.Ziri ait été tué par les services de police. Il n'a même pas souhaité donner suite à cette affaire. «La réalité n'a rien à voir avec ce que raconte ce monsieur, Arezki K. Les deux hommes étaient en état d'ébriété au moment de leur interpellation. Ils ont été embarqués au commissariat parce qu'ils se rebellaient et outrageaient les policiers. Ali Ziri, transporté à l'hôpital, est décédé après être tombé dans le coma», a-t-il déclaré. Le parquet et la police estiment que le décès de la victime est dû à une crise cardiaque. Les résultats de l'autopsie, selon M.Farret, excluent que «la cause du décès puisse résulter d'un traumatisme», mais la mort est due «au mauvais état de son coeur». Ali Ziri était juste de passage en France qu'il a rejoint à l'âge de 19 ans. Il se trouvait à Paris juste pour acheter quelques cadeaux pour le mariage de son fils, prévu pour ce mois de juin.