Il s'agit, en effet, de la seconde victime «algérienne» à avoir laissé la vie dans les locaux d'un commissariat en France, et ce, en moins d'un mois. Sept commerces et une dizaine de véhicules ont été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi à Firminy, une ville du Centre-Est de la France, théâtre de violences depuis la mort d'un jeune, lundi, dans un commissariat, a-t-on rapporté ce week-end de source policière française. Pour la troisième nuit consécutive, des violences ont éclaté entre jeunes et forces de l'ordre dans cette ville de la banlieue de Saint-Etienne (Centre-Est) où habitait le jeune homme de 21 ans, Mohamed Benmouna. Le jeune homme, d'origine algérienne, est décédé après s'être pendu, lundi, dans la cellule d'un commissariat où il avait été placé en garde à vue pour une affaire de tentative d'extorsion de fonds, selon le procureur de Saint-Etienne, Jacques Pin. Une version contestée par des jeunes du quartier, selon lesquels il s'agirait d'une bavure policière et non d'un suicide. Quelle que soit la version que retiendra par la suite la justice, est-il utile de rappeler qu'il s'agit là de la seconde victime «algérienne» à avoir laissé la vie dans les locaux d'un commissariat en France, et ce, en moins d'un mois! En effet, l'Algérien Ali Ziri, retraité, âgé de 69 ans, natif de la commune de Ouled Rached, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira, de passage à Paris, a trouvé la mort le 9 juin dernier suite à un contrôle d'identité qui a mal tourné. Associations et famille de la victime ont immédiatement cherché à connaître la vérité «sur le décès suspect de leur fils», avait-on alors rapporté. A son tour, la famille de Mohamed Benmouna a déposé jeudi une plainte contre X, demandant «que la lumière soit faite sur cette affaire». Selon l'autopsie, le jeune homme a été asphyxié par le lien qu'il s'était enroulé autour du cou et dont il avait fixé les extrémités dans des trous percés dans la cloison de sa cellule. Cette autopsie n'a révélé «aucune trace de violence», a indiqué jeudi le procureur, tentant de couper court à la polémique. Mais malgré les appels au calme lancés par les autorités et la famille, plusieurs voitures de police et de pompiers ont été endommagées dans la nuit de jeudi à vendredi par des jets de pierres et la police a dû faire usage de gaz lacrymogènes. Aucune personne n'a été blessée. Les incendies volontaires ont notamment détruit une pharmacie, une boulangerie et un salon de coiffure, un café et un tabac, dans un petit centre commercial à proximité du domicile de la famille du jeune homme décédé mercredi à l'hôpital. Depuis mercredi soir, neuf jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue. Hier matin, les habitants étaient accablés par cette flambée de violence, dans un quartier réputé calme, même s'il est plus touché par le chômage que d'autres communes de la région (35% contre 18% à Saint-Etienne). Le maire de Firminy, Marc Petit, a déclaré avoir reçu l'assurance du ministre de l'Intérieur qu'un «dispositif de sécurité exceptionnel» serait mis en place dès vendredi soir sur sa commune, pour que la «sécurité soit rétablie». Une enquête menée par l'Igpn, la police des polices, a pointé des dysfonctionnements matériels au commissariat du Chambon-Feugerolles, où le jeune homme était en garde à vue, avec des parois de cellule en placoplâtre, jugées «non conformes».