Le champion du monde en titre jouera gros lors de cette ultime sortie de la phase des poules. L'Italie n'arrive plus à marquer, le Brésil de Dunga défend mal et l'Egypte s'est immiscée dans la course aux demies: le Brésil-Italie annoncé choc du premier tour, aujourd'hui, a pris encore plus de valeur après la 1re semaine de Coupe des Confédérations. La guerre des champions du monde aura bien lieu. Le match de Pretoria aurait pu ne valoir que pour son prestige, mais en dominant l'Italie 1 à 0 jeudi, l'Egypte a relancé la course: si l'Italie ne bat pas le Brésil, elle risque de quitter la compétition, car l'Egypte a un match moins difficile contre les Etats-Unis, à la même heure à Johannesburg. L'Italie n'est même pas sûre de se qualifier si elle bat le Brésil...En revanche, un nul suffit à la «Seleçao» pour atteindre le dernier carré, mais les quintuples vainqueurs du Mondial pourraient vouloir écarter une Italie (quatre Coupes du monde) en petite forme. «Les momies, c'est nous», a raillé en Une La Gazzetta dello Sport. L'attaque à trois mise en place par Marcello Lippi a failli, incapable de tromper le gardien égyptien El Hadary, dans un très grand soir, il est vrai. Giuseppe Rossi, auteur d'un doublé contre les Etats-Unis, a semblé vouloir frapper chaque ballon, sans connaître la même réussite, Fabio Quagliarella a été transparent et Vincenzo Iaquinta a tout raté. La fantasia offensive proposée au premier match contre les Etats-Unis (3-1 et une multitude d'attaques) n'était finalement pas révélatrice de la puissance offensive des «Azzuri»: les USA, déjà moins forts que l'Italie, ont joué une heure à dix. Les champions du monde ont vieilli et ont dû mal à renouveler les cadres, à l'image de Fabio Cannavaro (35 ans), qui pourrait égaler le record de sélections italiennes de Paolo Maldini (126) s'il jouait contre le Brésil. Symbole de sa gloire, Cannavaro pourrait devenir l'image du déclin de cette génération et il a souffert dans son marquage de l'Egyptien Aboutrika. Le Brésil a, lui, réussi 7 buts, mais connaît quelques problèmes d'arrière-garde. La défense a souffert contre l'Egypte (4-3), mais elle demande le bénéfice du doute: «Nous étions fatigués», ont assuré en choeur les joueurs et Dunga, adepte de la discipline défensive. Les «Auriverde» ont mieux joué contre les USA («Moins de fatigue», a insisté le sélectionneur), mais la défense américaine a été bien naïve, et son attaque bien inoffensive pour vraiment éprouver l'arrière-garde de Dunga, qui l'avait renouvelée aux trois-quarts par rapport au match contre les champions d'Afrique. Le Brésil garde sa force de toujours, son aisance technique et la vitesse de ses attaquants. «Nous faisons vivre le ballon, ce qui est une des caractéristiques du football sud-américain», enchaîne un Dunga satisfait. Contre les Etats-Unis, «l'équipe s'est trouvée et a su dérouler le jeu qui nous a rendus célèbres», a assuré au site fifa.com l'attaquant Robinho, bien plus consistant qu'au premier match. «Nous autres, Brésiliens, nous ne pouvons jouer et être bons que dans la joie, nous ne savons pas faire autrement», a-t-il ajouté. Il faut le prouver dans le match aux neuf Coupes du monde.