«Les dispositions à prendre sont claires, nous ne travaillerons plus jamais avec les entreprises défaillantes...» «Etablissez les bordereaux des prix unitaires (BPU) qui arrangent les entreprises et l'Etat algérien, comme ça nous lèverons toutes les équivoques liées aux questions des prix des soumissions.» C'est ce qu'a déclaré hier, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui a appelé, à partir d'Oran, les entreprises de bâtiment et les bureaux d'études à se mettre au diapason de cette perspective permettant d'insuffler une nouvelle dynamique au bâtiment. Dévoilant la stratégie urbanistique, le ministre de l'Habitat n'a pas écarté l'intention de recourir à l'exclusion des entreprises défaillantes et ce, dans le cadre du Fichier national des entreprises nationales et étrangères. Ainsi, les entreprises qui n'assumeront pas leurs échecs seront passibles de mesures rigoureuses allant jusqu'à leur exclusion systématique des attributions de marchés. «Les dispositions à prendre sont claires, nous ne travaillerons plus jamais avec les entreprises défaillantes...», a-t-il menacé. Et d'ajouter d'un ton sec: «Il faut que la résiliation des contrats de réalisation soit une exception et non, une règle.» Sur sa lancée, et sans ambages, Noureddine Moussa a appelé les bureaux d'études à se soumettre, pleinement, à toutes les exigences édictées par le cahier des charges. Sans pour autant omettre, au passage, que le maître d'oeuvre joue un rôle prépondérant dans le tri des soumissions, le ministre de l'Habitat a mis l'accent sur le fait que le choix à porter doit répondre à plusieurs paramètres dont entre autres les capacités, les aptitudes et les compétences des BET. Les recommandations du ministre ne sont pas tombées par hasard. Celles-ci sont intervenues après que les responsables locaux du bâtiment ont fait état des résiliations des contrats et d'avis d'infructuosité d'appels d'offres retardant, de ce fait, la réalisation de plusieurs projets. Le ministre, qui a effectué une visite de travail et d'inspection à Oran, a passé au peigne fin plusieurs chantiers, soit en souffrance, soit connaissant des malfaçons notamment, à Haï Nour où des imperfections en matière d'application d'enduits d'un îlot sont de visu perceptibles. Par ailleurs, le ministre a évoqué la tension que connaissent les matériaux de construction, en particulier le ciment. Le ministre s'est montré à la fois rassurant et menaçant. «Il y a du ciment mais pas pour les trafiquants...», a-t-il affirmé. À l'entame de sa visite, le ministre a eu droit à de longues explications sur le taux d'avancement des chantiers lancés récemment et les niveaux atteints par ceux qui ont été antérieurement lancés. Selon Abkari Saïd, directeur de l'Opgi, les 5000 logements inscrits dans le cadre du Programme quinquennal seront totalement livrés à la fin de l'année en cours. Aussi, la tournée du ministre a été une opportunité pour débattre avec les responsables locaux des préparatifs du nouveau look à donner à la ville d'Oran avant même le coup d'envoi du GNL 16 qui aura lieu au mois de mai 2010. «Nous voulons qu'Oran soit un rayon méditerranéen comme Barcelone, Marseille et Tunis...», a-t-il recommandé. La ville d'Oran vit, ces derniers jours, au rythme de grands chantiers de réhabilitation du vieux bâti et du diagnostic de l'habitat précaire. Près de 3 milliards de dinars ont été alloués aux fins de prendre en charge les habitations menaçantes des quartiers de Sidi El Houari et d'El Hamri. Plus de 3000 expertises ont été effectuées rien que dans le vieil Oran, Sidi El Houari et 1 238 logements ont été diagnostiqués à El Hamri. Le lancement des travaux de réhabilitation est prévu pour le troisième trimestre de cette année.