«L'individu en question est retourné à Washington et le gouvernement US suit l'affaire de près», avait affirmé Robert A. Wood, porte-parole du département d'Etat américain. Cinq mois après l'éclatement de l'affaire qui porte son nom, Andrew Wallen, un ancien chef de la Central Intelligence Agency (CIA) en Algérie, a été inculpé pour viol sur deux Algériennes. Il est reproché à ce quadragénaire d'avoir commis, le 17 février 2008, une «agression sexuelle à l'encontre d'une tierce personne dont l'identité n'a pas été précisée», selon le communiqué du ministère de la Justice américain. La même source a mis en exergue que ces faits sont passibles de la prison à vie. L'affaire Warren, une affaire de sexe dans un pays musulman qu'est l'Algérie, a «explosé» une semaine après l'investiture de Barack Obama, suite au témoignage de deux ressortissantes algériennes. Celles-ci ont témoigné, sous serment, selon la chaîne de télévision américaine ABC, avoir été droguées et violées dans sa résidence, à l'ambassade des Etats-Unis, à Alger. Un scénario hollywoodien ayant fait trembler le gouvernement US qui se retrouve avec un scandale sur les bras. Fortement soupçonné, M.Warren est renvoyé à Washington par l'ambassadeur, David A. Pearce. Depuis, «l'individu en question est retourné à Washington et le gouvernement US suit l'affaire de près», avait affirmé Robert A. Wood, porte-parole du département d'Etat américain. L'ambassade des USA à Alger avait alors confirmé l'existence du scandale, mais refusa d'en dire davantage. L'énigme de ce scandale consiste en son timing. Nombre d'observateurs s'interrogent s'il s'agit réellement d'un parfait timing ou si c'était un hasard du calendrier. L'entrevue programmée depuis plusieurs semaines entre M.Pearce, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, et Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué algérien auprès du ministre de la Défense, n'a eu lieu que le 29 janvier, au lendemain de ces révélations. Les débuts de cette affaire, faut-il le souligner, remontent au mois de juin 2008. Une Algérienne, détentrice d'un passeport allemand, se présente devant le chef du détachement des marines à l'ambassade US pour se plaindre d'avoir été violée par l'officier Andrew Warren. Une enquête préliminaire est ordonnée dans l'immédiat. Le 25 septembre 2008 donc, l'agent spécial Jared Campell, de la division sécurité au sein du département d'Etat, auditionne la victime pour connaître sa version. Invitée par des employés de l'ambassade à une «party» organisée dans la résidence de Warren, la femme, en prenant des boissons gazeuses mélangées à des boissons alcoolisées, s'est retrouvée toute nue le lendemain dans la chambre de l'agent US. Des douleurs vaginales, un préservatif trempé de sperme...et des témoignages. L'autre victime est une Algérienne résidant en Espagne. Le 15 septembre 2008, elle s'est confiée au chef de mission de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, Thomas F. Daughton. Au cours de cet entretien, elle affirma avoir eu le 17 février 2008 des rapports sexuels non consentants avec le même Warren. Son agresseur s'envole le 9 octobre 2008 vers les Etats-Unis. Il reconnaît avoir eu des relations sexuelles, mais il affirme qu'elles étaient consentantes. N'ayant pas livré tous ses secrets, cette affaire d'agression sexuelle à l'ambassade US à Alger n'est pas près de connaître son épilogue.