Il ne s'agit pas d'un simple agent mais d'une grosse pointure, selon sa fiche et ses faits d'armes. Le chef de la CIA à Alger, a été rappelé à Washington, à la suite d'une grave accusation de viol sur deux femmes. L'accusé est Andrew Warren, un agent de la CIA âgé de 41 ans, qui a été accusé par deux femmes algériennes d'avoir mis des somnifères dans leurs boissons avant d'abuser d'elles. Selon la chaîne de télévision américaine ABC, les deux femmes ont témoigné, sous serment, d'avoir été droguées puis violées par cet agent de la CIA. «La découverte de plus de douze cassettes vidéo montrant l'agent en plein acte sexuel avec d'autres femmes» fait que les accusations sont prises très au sérieux par le gouvernement américain. La justice américaine a ouvert une enquête sur Andrew Warren. Pour les services de renseignements américains, l'Algérie constitue une priorité majeure dans la lutte contre le terrorisme. L'ex-Gspc, qui a fait allégeance à Al Qaîda, constitue la preuve irréfutable pour une grande focalisation sur cette partie du nord de l'Afrique. Mais avec un pareil comportement d'un responsable clé et face à de pareils défis, il faut se poser la question sur ce que fait réellement la CIA à Alger. Le directeur de la communication de l'Agence de renseignements avait publié un communiqué assurant que «l'Agence prendrait avec sérieux et donnerait suite à tout soupçon d'indécence» et une enquête a été ouverte par la justice américaine. La première femme, une ressortissante algérienne qui est également titulaire d'un passeport allemand, a déclaré qu' elle a été agressée par Warren après l'avoir rencontré lors d'une fête à son domicile. Elle dit que Warren lui a offert un verre d'alcool. Après l'avoir consommé, elle est tombée malade et a eu des symptômes étranges «rien à voir avec les effets physiologiques de l'alcool», dit-elle, elle s'est réveillée dans un lit, complètement nue, sans mémoire de ce qui s'était passé. La deuxième femme, mariée, ressortissante algérienne résidant en Espagne, a déclaré à des fonctionnaires de l'ambassade, qu'elle est devenue malade après avoir consommé deux boissons à la résidence de Warren, le 17 février 2008. Elle affirme qu'elle s'est réveillée dans la maison de Warren mais sans pouvoir se rappeler de ce qui s'est déroulé. L'accusé n'est pas un novice dans les services de renseignements américains. Il a exercé de hautes fonctions dans l'agence en Algérie jusqu'à la fin de l'année dernière et a auparavant occupé des postes de haut niveau en Afghanistan et en Egypte. Sur sa fiche, Warren a été décrit comme un officier extrêmement doué, un converti à l'Islam, qui a démontré une rare capacité de s'adapter aux communautés musulmanes à travers plusieurs pays. «Il est exactement le gars dont nous avons besoin sur le terrain», a déclaré un haut fonctionnaire américain qui a rencontré l'accusé à Alger l'été dernier. «Il est musulman. Il parle la langue arabe. Il est pointu et expérimenté», note encore le même responsable. Un ancien agent de la CIA qui a travaillé avec Warren a témoigné qu'il a fait «un travail remarquable dans les mosquées en Afghanistan». «Il est capable d'entrer dans une mosquée pour les prières du vendredi, peut réciter le Coran sans être reconnu.» L'enquête a été lancée après que deux femmes se soient approchées de l'ambassade des Etats-Unis à Alger et ont soutenu avoir été violées dans des circonstances différentes, selon un ancien fonctionnaire de la CIA qui a relaté les faits sous l'anonymat et dont les propos ont été rapportés par le quotidien Los Angeles Times. Selon ce journal, les fonctionnaires du ministère de la Justice américain ont refusé de commenter ce grave incident, bien que le département d'Etat ait confirmé qu'une enquête était en cours. «L'individu en question est revenu à Washington et le gouvernement américain examine la question», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Robert A. Bois.