Alors que la pandémie continue de sévir de par le monde, l'Algérie, avec ses trois cas, reste l'un des pays les moins touchés. Exceptés les cinq cas de grippe porcine déjà annoncés, aucun autre n'a été confirmé. C'est en tout cas ce qu'a déclaré M. Slim Belkassem, directeur de la communication au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, joint hier par téléphone. Concernant les trois personnes rentrées mardi dernier de Madrid, et qui étaient suspectées porteuses du virus H1N1, l'interlocuteur a expliqué que les résultats de leurs analyses étaient négatifs. «Présentant des signes cliniques, ces cas n'étaient que des échantillons», selon M.Belkassem. En effet, ces trois citoyens ont été hospitalisés dans des centres de références appropriés dont deux à Alger et le troisième à Oran, et ce dès leur arrivée sur le sol algérien pour des symptômes grippaux. Ils devraient quitter leurs centres de soins dans le courant de la semaine, «surtout que leur état de santé évolue positivement», selon l'interlocuteur. Pour ce qui est des cas suspects, le même responsable n'a pas donné un chiffre précis, affirmant néanmoins, que leur nombre ne dépasse pas la cinquantaine. Il a évoqué également les mesures adoptées par l'Algérie dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la pandémie, d'autant plus que notre pays est la terre d'accueil, et ce jusqu'au 20 du mois en cours, de centaines de participants au Festival panafricain, venus des 53 pays de l'Union africaine et d'ailleurs. Selon lui, tout ce beau monde sera soumis à un contrôle épidémiologique obligatoire dès la descente de l'avion à l'aéro-port international Houari-Boumediene. D'autres contrôles systématiques s'ensuivront une fois les participants installés dans leurs sites d'hébergement. Cependant, «si jamais un cas de grippe porcine est signalé, nos équipes médicales feront le nécessaire, sachant que tous les moyens sont mobilisés et que 102 services de références appropriés sont répartis à l'échelle nationale», a ajouté M.Belkassem. Par ailleurs, la pandémie de la grippe porcine se fait de plus en plus féroce. Elle continue de faire des milliers de victimes de par le monde et ne cesse de susciter peur et inquiétude chez le commun des mortels: citoyens, responsables et gouvernements. Et pour cause: le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé, rendu public vendredi, a fait état de la contamination de 89.921 personnes dans 125 pays et territoires, alors que le nombre des décès causés par le terrible virus s'élève à 382. La situation est des plus alarmantes. En effet, en l'espace d'une semaine uniquement le nombre de malades enregistré a bondi à 12.720 cas, tandis que cinq pays jusque-là épargnés ont enregistré leurs premiers cas de grippe porcine. Cette dernière maladie de la planète a été déclarée par l'OMS première pandémie de grippe atypique du siècle. Lors d'un Sommet extraordinaire jeudi et vendredi derniers à Cancun, au Mexique, l'OMS a averti que l'accès universel au vaccin contre la grippe porcine posait problème. Selon Mme Keiji Fukuda, sous-directrice de l'OMS, «garantir la distribution du vaccin aux nations sous-développées est une question critique et requiert une volonté politique». En effet, l'accès au futur vaccin contre la pandémie de la grippe A était au centre des débats de ce Sommet spécial de l'OMS. Ce dernier a réuni des experts et des ministres issus d'une cinquantaine de pays. M.Cuauhtémoc Ruiz, coordinateur de l'Organisation panaméricaine de santé a quant à lui affirmé que le vaccin serait «prêt dans trois ou quatre mois» mais qu'il faudrait «peut-être attendre un an avant d'avoir les quantités suffisantes». A ce sujet, il a signalé que les laboratoires chargés de la fabrication du vaccin seront capables de produire «2,5 milliards de doses en six mois». Cependant, ce responsable a avoué son inquiétude suscitée par le fait que ces stocks soient essentiellement réservés à l'Amérique du Nord et à l'Europe. Or, plusieurs participants au Sommet ont noté qu'avant même sa mise au point de grandes quantités de doses du vaccin avaient fait l'objet de réservations. M.José Angel Cardova, ministre mexicain de la Santé, a de son côté lancé un appel à la solidarité pour l'accès au vaccin. Il a insisté de ce fait pour que «l'aspect financier ne soit pas le seul facteur pris en compte pour sa distribution», et cela afin de ne pas pénaliser les pays pauvres. Rappelons enfin qu'une nouvelle réunion internationale sur la grippe porcine est prévue en août prochain en Chine.