L'époque pendant laquelle le continent noir avait de grandes universités est révolue. La solution magique demeure-t-elle dans la création d'une Université panafricaine? Deux secteurs stratégiques, l'eau et l'énergie, font de l'Algérie l'un des candidats pouvant accueillir l'Université panafricaine (UPA), a déclaré une source de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (Rsdt). Forte de ses compétences, l'Algérie a été retenue parmi les pays susceptibles, à l'instar de la Libye et de l'Egypte, «d'abriter l'initiative de la Commission de l'Union africaine (UA) pour la création de l'UPA dans le domaine des sciences de l'eau et de l'énergie», a indiqué le Pr Mokhtar Sellami, directeur de la programmation de la recherche auprès de la Rsdt. Et d'ajouter dans la même optique qu'une équipe du département des ressources humaines sciences et technologie (Rhst) de l'UA se trouve en Algérie depuis le 2 juillet. Ayant pour but d'effectuer une visite aux institutions et centres de recherche nationaux répondant aux normes de qualité les plus élevées dans le domaine des sciences de l'eau et de l'énergie, cette équipe est restée trois jours à Alger. Pourquoi cette UPA? Pourquoi c'est en ce moment précis que les responsables africains se préoccupent du secteur et comptent le renforcer par la création d'institutions propres? Des questionnements auxquels il n'est pas aisé de répondre. Cependant, une chose est sûre, tous les observateurs en sont conscients. Par le passé, le continent disposait de grandes universités. Cette époque semble révolue. Des décennies de négligence ont eu raison même des meilleures institutions africaines qui manquent malheureusement de ressources et sont débordées. Plusieurs universités, y compris celles d'Algérie, sont sur le fil du rasoir. Pour y remédier, la solution magique demeurerait, selon certaines sources, dans la création de l'Université panafricaine. Peu probable. L'objectif est évident, toutefois le projet pourrait surprendre: une Université panafricaine dont le but serait de donner le ton pour l'excellence de la recherche sur le continent. L'idée de cette UPA a été formulée par l'Union africaine en novembre de l'année précédente. La nouvelle université se destinerait également au rôle d'une «institution de référence» en offrant une mine de connaissances et de compétences visant à soutenir les initiatives panafricaines de développement. L'objectif de l'UPA est de mettre un terme à la dépendance de l'Afrique vis-à-vis des stratégies d'agences internationales ne partageant pas nécessairement la vision de l'Afrique ou ne cherchant pas à soutenir une renaissance authentique dans ce continent. Poursuivant son intervention, le Pr Sellami a affirmé que les institutions algériennes susceptibles de faire partie de l'UPA et qui ont été retenues par la direction générale de la Rsdt sont l'Ecole polytechnique d'Alger, le Centre de développement des énergies renouvelables (Cder) ainsi que le Centre d'étude et de recherche en informatique et statistiques (Cerist). Sur sa lancée, il explique que l'UPA est un réseau de cinq institutions d'enseignement supérieur thématique dans les sciences de l'eau et de l'énergie, les sciences et les technologies de l'espace, les sciences de la vie et de la terre et la gouvernance. «Ces institutions ne seront pas créées mais vont être insérées dans des universités existantes, à l'exemple de l'Institut des sciences physiques et des mathématiques du Bénin qui s'occupe essentiellement de la formation doctorale», a précisé cet expert.