La tenue du deuxième Festival culturel panafricain revêt une dimension internationale et sur lequel est portée une lecture politique. La question qui se pose est de savoir quelle est l'utilité et/ou quel est l'objectif du Festival culturel panafricain ? C'est-à-dire quelle lecture pourrons-nous faire du Panaf ? Une lecture politique certainement. Tout le monde dira que le Festival panafricain permettra à l'Algérie de redorer son blason, blason longtemps terni par les années marquées par la tragédie nationale. C'est aussi pour véhiculer une image, une nouvelle image de l'Algérie et de l'Afrique. C'est dire que l'Algérie est une terre d'accueil et donc ouverte, que toutes les manifestations culturelles font d'Alger une destination incontournable en matière de culture et de la réflexion artistique, que l'Algérie est une terre de revendication de notre identité et mémoire africaines. C'est pour dire aussi que l'Afrique ne peut plus se résumer uniquement aux conflits, aux guerres, aux pandémies, à la famine et à la misère. L'Afrique est un grand continent que le monde doit voir sous son vrai visage, et cela à travers l'image que le Festival panafricain a véhiculée. C'est-à-dire l'image d'une Afrique dotée d'extraordinaires capacités d'organisation, de création et de modes de penser. C'est dire également que l'Afrique, et ce à travers ses artistes, ses intellectuels, son histoire et ses traditions, continue, toujours et plus que jamais, d'affirmer son existence et de marquer sa spécificité. Ce festival permettra de marquer un retour de l'Afrique, de l'Algérie. «Africa is back, Algeria is back», a dit et continue de dire, la ministre de la Culture. La tenue du deuxième Festival panafricain a eu pour objectif de célébrer la renaissance africaine, le renouveau de l'esprit africain et son génie créatif. Ce renouveau doit passer, outre par une prise de conscience politique, par la culture. C'est une évidence dont il faut nécessairement tenir compte. Dans ce contexte, le Festival panafricain, un événement d'une ampleur continentale, revêt alors une portée politique. Il traduit les efforts de l'Algérie qui, revenant de loin, d'une longue décennie noire, s'emploie à sortir de son isolement diplomatique et de s'imposer comme telle, avec force et détermination, sur la scène internationale. Un retour qui se fait par le truchement de la culture. La question est de savoir maintenant si l'Algérie a gagné le pari. A-t-elle relevé le défi ? Seul l'avenir nous le dira.