Dimanche soir, le public était convié à assister à un plateau varié, animé par le vertigineux et talentueux Safy Boutella, suivi de Abdou Deriassa et cheb Kader Japonais. L'Esplanade de Riadh El Feth grouillait de monde dimanche soir vers 22h, beaucoup de monde est amassé derrière les barrières, une partie est réservée aux familles et une autre aux jeunes. Les familles sont nombreuses à s'être déplacées. Femmes, enfants petits et grands, sont accompagnés de leurs mari et père... On essaie de connaître le nombre de policiers dépêchés pour assurer la sécurité des gens au niveau de l'esplanade. Impossible d'avoir un chiffre précis. Un responsable de la sécurité en tenue bleue nous indiquera qu'il y en a suffisamment pour veiller à la sécurité de tous et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. En bas de l'Oraf, 4 bus sont stationnés. En effet, la particularité du Panaf est d'avoir pensé à mettre à la disposition des gens qui habitent loin de la circonscription de venir en bus, même le soir. En ce jour férié, de la célébration de la Fête de l'Indépendance, beaucoup de gens sont dans les cafés, à l'intérieur et à l'extérieur des restaurants. Il y règne une bonne ambiance en somme. Un autre point positif de ce Panaf 2009 c'est d'avoir permis aux gens, et aux familles surtout, de se réapproprier, en quelque sorte, les rues et sortir la nuit, sereinement. 22h30, le public s'impatiente. Les familles assises à même le sol s'interrogent quant à ce retard. Sur scène, les musiciens de Safy Boutella sont enfin prêts. A 21h déjà, ils étaient encore à faire la balance. Comme de coutume, habillé de noir, le ténébreux artiste et musicien de talent Safy Boutella gagne la scène et se met devant son minipiano/clavier duquel il puisera toutes les sonorités possibles à moduler aussi sa voix pour donner lieu à des intonations robotiques, spéciales en outre aux différents types de morceaux. Hélas! les consignes de l'Oref sont strictes. Les lampions devront s'éteindre à 1h du matin pour éviter le tapage nocturne, nous dit-on. Difficile à faire avec, quand ce sont trois artistes qui doivent se produire ce soir. Après Safy Boutella, ce devait être le tour de Abdou Deriassa et enfin Kader Japonais que d'aucuns attendaient avec impatience. Le programme de Safy Boutella est éclectique, jazzy, émouvant mais raccourci hélas! L'artiste balaie son répertoire avec brio. Le public lui est mitigé. Q'importe, il y a toujours des fans pour le soutenir. Nomade, Orient, Khmous Alik, Quotidien, Sud, mais aussi Chebba, La Kamel, interprétés par cheb Nabil, au lieu du king Khaled l'irremplaçable etc. Autre invité, véritable guest celle-là, est Samira Brahmia qui interprétera à la place de Selma Kouiret, ce fameux morceau tiré du spectacle Watani. Safy Boutella égrène les morceaux phares qui ont fait sa popularité et jalonné sa carrière, mais joue aussi en exclusivité des nouveaux. Des extraits de ses 30 ans de parcours musical, sont passés en revue en un éclair, avant de céder la place à Abdou Deriassa qui mettra plus d'ambiance au sein du public. Celui-ci se met à chanter quand les lumières de la scène prennent de nouvelles couleurs. Kader Japonais donnera une autre tournure à cette soirée, vers minuit faisant vibrer le public par ses chansons raï. Dans les coulisses, en arrière-scène, beaucoup de monde, Faudel est là, accompagné de son nouveau directeur artistique, vraisemblablement Reda City 16, des journalistes, des amis aussi à Safy Boutella qui s'est produit ce soir avec une armada de musiciens et apportait avec lui ses ingénieurs du son et de lumière. Une tête discrète mais remarquée est celle de son fils qui est là, qui n'a rien raté au concert de son père. Notons qu'après Alger, le compositeur et musicien Safy Boutella, qu'on verra avec une guitare dans la main (une surprise!) donnera des concerts les 6 et 9 juillet à Tizi Ouzou et Sidi Bel Abbès, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain qui se tient actuellement jusqu'au 20 du mois courant. A propos de cet événement estival de l'année, Safy confie: «Je pense qu'on devrait avoir souvent un festival comme celui-là. Plus de festivals comme celui-là ce serait bien, peut-être pas assez gros mais quand même plus fréquent. Qu'il y ait aussi des rencontres avec d'autres pays. Que l'Algérie soit un peu plus représentée à l'étranger..C'est ça qui est souhaitable.» Et d'ajouter enfin: «Quand je vois tous les problèmes techniques ou organisationnels qu'on rencontre, je dirai que je souhaite qu'on devienne plus professionnel chez nous. Qu'on arrête d'être amateurs. Je considère que le métier de musicien est un métier complexe. Il y a du son dedans, de la lumière, du temps, des répétitions. Il faut qu'il y ait des instruments de musique, que les jeunes aient plus d'endroits où s'exprimer. Après, les techniciens pourront ainsi s'exercer. Ça manque. Il faut servir d'exemple, donc c'était bien à faire.» Au rayon musique, la scène plein air de Riadh El Feth vous convie chaque soir à une pléiade d'artistes entre ici et autres pays africains. Ce soir rendez-vous avec Youssou N'dour!