Des sources sécuritaires algériennes rappellent que l'Algérie limite son intervention à l'intérieur de ses frontières. Rien ne va plus au nord du Mali. Accrochages constants, menace et représailles et au moment où l'armée malienne parle de la neutralisation de plusieurs éléments de l'organisation terroriste d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), cette dernière présume avoir tué pas moins de 28 soldats maliens avec lesquels elle aurait eu un violent accrochage. Cette information a été rapportée par un communiqué publié hier, par le centre américain SITE. Selon ce centre de surveillance des sites islamistes, l'Aqmi affirme également avoir capturé lors de l'attaque, lancée le 4 juillet, trois autres militaires maliens et perdu un combattant mauritanien. Dans un communiqué publié mardi sur un forum jihadiste, l'Aqmi indique que ses combattants avaient pris en embuscade un convoi de l'armée et tué «lors d'une bataille féroce (...) 28 soldats». «C'est de la propagande. Il y a eu certes des dizaines de morts de part et d'autre, mais ce sont les terroristes qui ont perdu le plus d'hommes», a déclaré le capitaine Ali Diakité, de l'état-major de l'armée malienne. «Nous avons une dizaine d'éléments portés disparus. Cinq d'entre eux sont revenus avant-hier (lundi) à la base», a poursuivi l'officier malien. Les menaces de la nébuleuse qui accuse le Mali d'avoir signé un pacte avec les croisés, autrement dit les Occidentaux, à son encontre, vont encore plus loin. Elles visent cette fois-ci, le président du Mali, Amadou Toumani Touré, lui-même. Ce dernier a déclaré que son pays menait une lutte totale contre l'organisation d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Des accrochages houleux ont eu lieu au nord-ouest du Mali, plus exactement à Tombouctou. Sans qu'il y est de bilan précis, on avance des pertes de part et d'autre. Mais l'enjeu compris dans le contexte actuel qui prévaut au nord du Mali n'est que la partie visible de l'iceberg, selon une source sécuritaire algérienne. En fait, cette «guerre» envisage d'entraîner l'Algérie dans une guerre au-delà des frontières, souligne notre source reprenant une lecture précise des forces de sécurité algériennes chargées de la lutte antiterroriste. Une éventualité que l'Algérie a toujours refusé. Il est évident que l'Algérie soutient le Mali dans sa guerre contre le terrorisme. Notre pays a même envoyé une aide, à savoir du matériel militaire, cependant elle n'impliquera certainement pas son armée. En d'autres termes: «La lutte contre le terrorisme c'est sur notre sol que nous le mènerons et pas ailleurs», confie une source militaire très au fait du traitement sécuritaire. En effet, on vise le moindre faux pas des autorités militaires algériennes qui ont de tout temps évité de s'immiscer dans les affaires internes des autres pays, fussent-ils ses voisins les plus proches. «L'Algérie limite son intervention à l'intérieur de ses frontières», souligne encore la même source. Ce qui se passe actuellement au Mali selon notre source ressemble a du «chantage» et «il est plus que jamais impératif d'avoir un oeil vigilant sur les frontières», car souligne notre source: «Au moment où la lutte antiterroriste s'intensifie à l'intérieur du pays, l'on constate que nos frontières sont soumises à une sorte de chantage qui ne dit pas son nom.» A en croire notre source, l'Algérie fait face à un complot qui vise la déstabilisation et ce sont de gros intérêts qui manipulent le Gspc présumé branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Des sources concordantes qualifient la situation d'inquiétante, surtout qu'on utilise des tribus pour renforcer une organisation qui reste cependant très mal au point. C'est une situation que l'on veut préserver pour d'immenses privilèges. Pour nos sources, c'est une provocation frontalière à plus d'un titre puisque on veut brouiller la voix algérienne. Cette situation n'est en fait, qu'une diversion et la mission des services de sécurité s'inscrit dans la logique de préserver la sécurité du pays, notamment contre les infiltrations des mercenaires. Des cercles étranges s'attellent à rallumer le feu en Algérie afin de limiter son action diplomatique sur le plan international. Surtout quand il s'agit du problème du Sahara occidental ou de la paix entre le gouvernement malien et les rebelles. Il n'est donc pas impossible que l'on veuille déstabiliser la région rien que pour rajouter un souci de plus à l'Algérie. Les mains d'extrémistes d'Al Qaîda au Mali ne sont en réalité que l'outil dont on use pour déstabiliser l'Algérie. Des informations sûres en possession des services de sécurité algériens font état de complot qui vise les intérêts des compagnies (pétrolières y compris) locales et étrangères installées en Algérie depuis que la bande du Sahel est devenue le point de mire dans le cadre des rivalités géopolitiques.