Décidément, le feu, qui a pris dans la maison RCD, n'est pas près de s'éteindre. Avant-hier, un élu et pas des moindres, puisqu'il s'agit de la tête de liste du parti au scrutin 2007, a claqué la porte. Après le départ de Tarek Mira survenant au lendemain de celui de Djamel Ferdjellah et Ali Brahimi, tous trois députés, le RCD «s'engluait dans la purge». Et ce n'est pas fini, puisque «Karim Chekkal n'est que le premier d'une nouvelle liste visée par la direction du parti», affirmait hier une source au fait des tiraillements internes au RCD. «La direction du RCD vient de me signifier ma suspension des rangs du parti au motif que j'aurais insisté à assumer publiquement la défense de Djamel Ferdjallah», écrit Karim Chekkal dans une déclaration rendue publique hier. Après avoir fait part de sa démission en direct sur les ondes de la radio Soummam, la tête de liste RCD aux communales confirme son option en y apportant des explications. «Le rituel des suspensions suivies systématiquement d'exclusions est devenu malheureusement une démarche constante du RCD, faisant de lui un parti fermé aux débats contradictoires et ressuscitant les vieilles méthodes autoritaires qui datent des années de plomb, contre lesquelles se sont sacrifiés des milliers d'Algériens», regrette-t-il. Tout en refusant qu'«on lui dicte ses fréquentations», le désormais ex-élu du RCD estime que «cette sentence prise dans la précipitation, résume l'état de désarroi et de panique de la direction politique, ébranlée par les derniers événements», allusion au départ en cascade de «cadres émérites» à leur tête Djamel Ferdjallah, Ali Brahimi, Tarik Mira et tant d'autres. Et comme pour enfoncer le clou, il rappelle qu'avant ceux- là, «des fondateurs qui ont contribué à l'écriture des plus belles pages de l'histoire du RCD, ont connu le même sort, à l'image de Madjid Amazigh, Aït Larbi, Ferhat, Babouche, etc.». Le démissionnaire du RCD explique dans le même document les raisons de sa suspension qui s'articule autour de ses positions, notamment l'amitié qu'il entretient toujours avec le député Ferdjellah d'une part, et de l'autre son opposition concernant la décision du parti de hisser un tissu noir sur le fronton du siège du parti de Béjaïa à la place de l'emblème national. Plus offensif que jamais, Karim Chekkal déclare que «la direction du parti n'a pas hésité à faire appel à de vieilles reliques qui ont quitté le parti pour rejoindre sans gloire, d'autres horizons politiques depuis plus d'une décennie». Tout ceci aux fins «de mettre au pas la section de Béjaïa jugée rebelle aux décisions arbitraires». «Voilà à quoi est réduit aujourd'hui le parti qui se propose d'assurer une alternative démocratique et une vision futuriste au pays», conclut l'ex-élu du RCD qui affirme toutefois «son engagement à assurer mon mandat d'élu du peuple avec dévouement et abnégation».