L'exposition «Les bulles africaines à Alger» se tient actuellement à la Safex et ce, jusqu'au 20 août. A découvrir! Un album de bandes dessinées a été présenté et offert à la presse hier, à la faveur d'une conférence de presse réunissant une partie des bédéistes ayant fait un travail remarquable lors d'une résidence d'Ecriture durant le Festival culturel panafricain qui s'est étalé du 5 au 15 juillet dernier. Ce recueil haut en couleur et en qualité a été édité pour couronner l'exposition de la BD qui regroupe 70 dessinateurs et environ 260 planches de bandes dessinées. Ce projet, auquel les initiateurs de l'exposition «Les bulles africaines à Alger» ont tenu à donner corps et qui ont trouvé refuge au Palais des Expositions (Safex) s'est donc soldé par l'édition d'un ouvrage collectif consacré en partie aux contes ancestraux. Cette résidence pour rappel, s'est tenue au niveau de l'Ecole des beaux-arts à Alger «Le choix des contes ancestraux a été une décision collégiale et non pas imposée. Il s'agissait de laisser libre cours à l'inspiration des bédéistes et montrer l'authenticité de chacun d'entre eux», a souligné Madame Dalila Nadjem. «Lorsque nous parlons de l'Afrique, c'est une autre dimension. Certains bédéistes africains sont de renommée mondiale mais, malheureusement, méconnus en Algérie et l'idée du Panaf c'était de faire connaître les artistes d'Afrique», a déclaré le commissaire de l'exposition. D'ailleurs, note-t-on, cette exposition est ouverte jusqu'au 20 août et ne s'arrête donc pas au mois de juillet. «La bande dessinée c'est un livre, un cahier, où nous apprenons beaucoup de choses. Maintenant, avec tous les Africains, on se complète. Le continent africain est très riche» a expliqué M.Zanoun Saïd, considéré par ses pairs comme le doyen des bédéistes algériens. Une ambiance enthousiaste régnait en effet, hier. Un des bédéistes africains présent estimera quant à lui que ce festival était de loin le meilleur parmi ceux auxquels il a pu assister jusqu'à présent dans le monde. Un autre relèvera l'importance et la necéssité de fédérer ces talents. Signalons aussi l'édition, l'an dernier, d'un album des anciens bédéistes algériens par l'Enag et ce, grâce au Fibda. (Festival international de la bande dessinée d'Alger). Un état des lieux de la situation et de l'histoire de la bande dessinée en Afrique nous a permis de conclure que celle-ci a bel et bien sa place dans le continent noir. Sa présence timide en Algérie connaît cependant un petit frémissement certain qui tend à évoluer petit à petit.L'artiste, musicien chanteur et bédéiste Barly Baruti fera remarquer à juste titre que la culture est un ensemble de choses qui font que la société fonctionne tandis que les arts sont le côté visible de cette société. «On est venu avec notre intérieur. Le conte, c'est là où on puise l'âme d'une société.» Pour rappel, le détenteur du fameux adage «Dessiner le son et chanter l'image» s'est produit justement le 17 juillet dernier à la Safex en donnant une belle prestation artistique et musicale combinée à une projection de dessins in- situ sur écran. Cette manifestation, première du genre en Algérie, car ayant permis de se frotter à des spécialistes de la bande dessinée africaine, constitue on l'espère le premier jalon d'une coopération effective entre les différents pays africains. Un membre du Festival de la BD d'Angoulême nous confiera que son président est invité à la prochaine édition du Fibfa en vue d'un échange et une coopération certaine entre bédistes de tout bord, que ce soit africains ou européens. Pour rappel, le Festival culturel panafricain d' Alger (Panaf 2009) a permis à 60 artistes provenant de 18 pays africains de prendre part à l'exposition des bandes dessinées africaines qui se déroule au Palais des expositions, Pins maritimes (Alger) sous le thème «Les bulles africaines à Alger». Une chose positive aussi grâce à la BD est de savoir que beaucoup de ces artistes en se forgeant tendent par la suite vers l'écriture scénaristique, vers le dessin animé ou le film d'animation. Cela prouve si besoin est que l'évolution de cette bande dessinée se veut une belle lucarne sur d'autres formes d'art.