Le Festival international de la bande dessinée d'Alger a pris part au 2e Festival culturel panafricain avec trois activités : une résidence de créations à laquelle 18 auteurs du contient ont pris part à l'Ecole supérieur des beaux-arts d'Alger, dans le but d'élaborer un recueil de 63 contes, dont 4 contes algériens. D'ailleurs, le recueil en question, intitulé La bande dessinée conte l'Afrique, sera présenté demain au cours d'une conférence de presse. Le Fibda a également organisé, hier, toujours dans le cadre du Panaf', un concert inédit avec le musicien et bédéiste de la RDC, Barly Baruti, qui s'illustre à la guitare autant que par le crayon, et qui devait présenter avec son groupe Congo Nostalgia, un spectacle de Rumba congolaise, avec pour cadeau un hommage à Myriam Makéba. De plus, le groupe devrait reprendre les Bonbons de Jacques Brel, sur les airs bien trempés de la rumba congolaise. Mais la consécration pour le Fibda, c'est l'exposition qui se tient actuellement à la Safex, de 235 planches africaines originales de bédéistes à la fois subtils, audacieux, et de différentes tendances, notamment le Gabonais Patrick Essono alias Pahé, l'Algérien Mohamed-Amine Beladelhamid, Didier Kassaï de la République centrafricaine, le Malgache William Rasoanaivo, la Congolaise Ngounou Lily ou encore Ramon Esono Ebalé de la Guinée équatoriale. Comme une sorte d'hommage, un espace a été aménagé pour les grands noms de la bande dessinée algérienne ; et c'est ainsi que le visiteur pourra croiser Richa, le personnage si célèbre de Mansour Amouri, ou encore Sindbad le marin de Mahfoud Aider, ainsi que Bouzid et Zina (personnages de Slim), le couple le plus célèbre de la bande dessinée algérienne. D'autre part, les planches africaines varient entre différents styles, notamment le style franco-belge, mais les bédéistes proposent des dessins plus libres avec entre autres caractéristique des bulles éclatées et une déstructuration artistique. Les techniques également varient : il y en a qui dessinent et traitent à la main et d'autres qui font le tout à l'ordinateur. Les planches exposées jusqu'au 20 juillet prochain donnent également un aperçu assez intéressant sur le degré de liberté d'expression en Afrique : les bédéistes africains sont très ouvert sur le monde, mais garde une certaine authenticité – largement perceptible dans les scénarii de certaines planches notamment celles qui reprennent des maximes et des contes – avec une touche subversive très intéressante. Une exposition qui vaut le coup d'œil et le détour, d'autant que cette exposition est l'une des plus ambitieuses jamais réalisée en Afrique. S. K. * Demain à 11h à la Safex, conférence de presse avec le staff du Fibda et les bédéistes présents ; et présentation du recueil de contes La bande dessinée conte l'Afrique.