C'est au pavillon Casbah de la Safex où se tient jusqu'au 20 août prochain, une exposition de 235 planches de bandes dessinées africaines, qu'un point de presse a été organisé, afin de présenter le recueil de 67 contes africains, réalisé au cours d'une résidence de création tenue du 5 au 16 juillet 2009, à l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger. Inédit, l'ouvrage rassemble des auteurs du continent, de différentes tendances et différents horizons, qui ont travaillé sans relâche et avec grande application pour finaliser cet ouvrage collectif de 290 pages. Un petit bijou qui démontre le talent des bédéistes africains -souvent à la merci des éditeurs français- et la richesse du patrimoine culturel et oral de l'Afrique. Ce recueil fort original a réuni des auteurs de 18 pays différents, dont un Egyptien qui a proposé un conte en langue arabe et il y a aussi des contes en anglais. Quant à l'Algérie, elle est représentée par 4 bédéistes : deux jeunes auteurs, Hebrih et le doyen des bédéistes en Algérie –inventeur du personnage de Vourourou- Saïd Zanoun. Les résumés des interventions, notamment de la commissaire du Fibda, Dalila Nedjam, du commissaire de l'exposition “Les bulles africaines à Alger” Saâdi Chikhi, du coordinateur Nazim Mekbel et de l'attaché de presse Rachid Alik ainsi que des bédéistes, ont toutes convergé au même point : le but à travers cette ambitieuse entreprise est de rendre visible le talent de l'Afrique et de créer un marché de la bande dessinée dans le continent. Ainsi, les artistes africains constitueront une sorte de bouclier et cela leur évitera d'aller en Europe, notamment en France, dans l'espoir d'être publiés. Mais la plupart des bédéistes africains éditent leurs albums à compte d'auteur. M. Alik a ajouté : “On essaie d'être une étincelle, dans l'espoir que la flamme prenne !” D'autre part, la couverture de ce recueil a été dessinée par deux auteurs camerounais, lors du concert de rumba congolaise de Barly Baruti et son groupe Congo Nostalgia, qui s'est tenu à la Safex vendredi dernier. Alors que Barly Baruti et ses compères codifiaient leurs émotions pour les rendre universelles et les transmettre au public algérien, les deux bédéistes s'affairaient à peindre en direct et durant tout le concert la couverture de l'ouvrage. Quant au titre, il a été choisi suite à un certain nombre de propositions formulées par les bédéistes présents. Après un vote, c'est le titre La bande dessinée conte l'Afrique qui a été choisi. Le Fibda a réussi son Panaf, mais rien n'est joué puisque le Fibda doit encore s'affirmer dans sa 2e édition, prévue en octobre prochain. S. K.