Ce nom reste bien vivant au-delà du silence que lui impose l'histoire officielle. Maurice Laban, l'enfant de Biskra, le grand oublié de l'histoire. Le 5 juin 1956, Maurice Laban est tombé au Champ d'honneur dans les maquis de la région de Chlef. «Un instituteur pied-noir, ancien des Brigades internationales et membre du Parti communiste algérien, comme il y en a eu d'autres. Mais celui-ci, distinguant dans son analyse des événements, les problèmes politiques et les engagements humanitaires qu'il jugeait nécessaires, prête le flanc aux suspicions et condamnation des autorités françaises.» Cette préface de Jean-Luc Einaudi illustre, on ne peut mieux, le personnage qui a su concilier à la fois sa vocation d'enseignant et son parcours militant. Le nom de Maurice Laban reste bien vivant au-delà du silence que lui impose l'histoire officielle. Enfant terrible, homme de liberté, l'instituteur Maurice Laban est né à Biskra dans une famille paysanne très pauvre et travailleuse. Ses parents, appartenant à la classe ouvrière. Le 1er novembre 1954, Maurice Laban ne resta pas insensible au soulèvement de la population algérienne. Là, il commence à s'interroger sur les valeurs humaines et les fondements de la foi. A cette période déjà, Maurice Laban manifestait sa sympathie aux maquisards du FLN et dénonçait également les atrocités commises par l'armée française. D'ailleurs, à la demande de Mustapha Ben Boulaïd, il fabriqua de la poudre à partir des engrais chimiques qu'il acquiert en tant qu'agriculteur, pour sa ferme de Biskra, seule sa femme était au courant. En passant à l'acte, Maurice Laban provoqua l'incompréhension des Français d'Algérie. Pour les adeptes de l'Algérie française, Maurice Laban était un homme qui aidait les «fellagas». En juin 1955, le comité central du Parti communiste algérien, dont il était membre très actif, décide l'engagement des communistes dans la lutte armée. En septembre 1955, la dissolution du PCA fut prononcée par les autorités françaises, Maurice Laban s'engage dans la lutte armée en rejoignant le maquis. Il est finalement tué au maquis, le 5 juin 1956, dans un accrochage avec une compagnie française, dans la région de Chlef, les armes à la main aux côtés de l'aspirant Henri Maillot qui avait déserté l'armée française avec un camion d'armes.Désigné comme traître par une grande majorité d'Européens d'Algérie et par les autorités civile et militaire françaises, il se considérait, lui, seulement, comme un Algérien à part entière. Des hommes comme Maurice Laban ont vraiment existé, beaucoup d'entre nous ne les connaissent pas. C'est le moment maintenant de les faire connaître aux Algériens et à l'histoire.