Le «oui» l'a emporté avec 92,50% des votes et le taux de participation a été de 68,26%, a annoncé le président de la Céni, lors de la cérémonie de proclamation officielle des résultats. Les Nigériens ont approuvé l'adoption d'une nouvelle Constitution permettant à leur président Mamadou Tandja, 71 ans, de rester au pouvoir au-delà de la fin prévue de son mandat, lors du référendum très controversé de mardi, a annoncé hier la commission électorale (Céni). Le «oui» l'a emporté avec 92,50% des votes et le taux de participation a été de 68,26%, a annoncé le président de la Céni, Moumouni Hamidou, lors de la cérémonie de proclamation officielle des résultats. «Nous allons transmettre immédiatement ces résultats globaux provisoires que nous venons de proclamer à la Cour constitutionnelle qui (...) dispose de huit jours pour les examiner et les proclamer», a-t-il indiqué. L'opposition, qui dénonce un «coup d'Etat» du président, avait appelé à boycotter la consultation qui avait aussi suscité l'inquiétude de la communauté internationale. Au total 4.126.198 Nigériens se sont rendus aux urnes mardi pour se prononcer sur l'adoption d'une nouvelle Constitution permettant à Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir trois ans de plus, puis de se représenter autant de fois qu'il le souhaite. La Constitution en vigueur depuis 1999 veut qu'il se retire le 22 décembre, à la fin de son deuxième quinquennat consécutif à la tête du pays sahélien de près de 15 millions d'habitants. Jeudi, le président Tandja avait déjà remercié les électeurs pour leur «confiance renouvelée». Alors qu'il peut se flatter de dix années de stabilité au Niger, troisième producteur mondial d'uranium, et d'un redressent économique, le président nigérien s'est attiré des critiques de toutes parts en organisant ce référendum. De nombreux observateurs estiment qu'il a «raté sa sortie» en s'obstinant à rester au pouvoir coûte que coûte. Pour arriver à ses fins, il a dissous le parlement le 26 mai, puis fin juin la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal. Depuis, il gouverne seul par décrets et ordonnances grâce aux «pouvoirs exceptionnels» qu'il s'est arrogés. Selon les partis d'opposition et les centrales syndicales réunies au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), le référendum a enregistré «moins de 5% de taux de participation». Il est donc rejeté «par le peuple souverain et est nul et de nul effet», a déclaré cette coalition jeudi soir. D'après des résultats partiels annoncés par la Céni mercredi et jeudi, le taux de participation au référendum semble avoir été faible en ville mais très élevé dans les zones rurales. La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel fort. Elle stipule que «le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif». Il devient chef du gouvernement et demeure chef de l'administration et chef suprême des armées. Il nomme le Premier ministre et les membres du gouvernement, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions. La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les «atteintes répétées à la démocratie» par M.Tandja et Bruxelles a menacé d'interrompre les aides financières. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, dont le Niger est membre) a également brandi la menace de sanctions. La nouvelle loi fondamentale du Niger entrera en vigueur dès sa promulgation par le président de la République dans les huit jours suivant la proclamation du résultat du référendum par la Cour constitutionnelle.