Le président Mamadou Tandja pourra rester indéfiniment au pouvoir. Sans surprise, selon les résultats de la Commission électorale (CENI), le oui l'a emporté dans le référendum du 4 août dernier pour une nouvelle Constitution, avec 92,5% des voix. À noter le taux de participation qui est, lui, de 68,3%, toujours selon la commission électorale. Au total, plus de quatre millions de Nigériens ont participé au scrutin. Ces résultats sont contestés par l'opposition qui accuse également le président Mamadou Tandja, 71 ans, de s'accorder trop de pouvoirs. Le jour du scrutin, les correspondants des médias internationaux avaient pourtant constaté une faible affluence dans les bureaux de vote. Depuis jeudi, l'opposition dénonce un “simulacre” de scrutin. La nouvelle Constitution - qui devrait donc entrer en vigueur prochainement - abolit la limitation du nombre de mandats et accorde au président Tandja plus de pouvoir que par le passé. L'enjeu pour l'opposition qui a réussi à s'unir avant le référendum, ce sera sa capacité à maintenir la cohésion dans les rangs après le scrutin du 4 août. Le premier test devrait intervenir rapidement. Le président Tandja, qui a dissous l'Assemblée nationale en mai dernier, a prévu d'organiser des élections législatives au mois d'octobre prochain. Que fera la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR) qui avait condamné un régime qualifié d'“illégitime” ? À Niamey, on parle déjà de responsables de l'opposition tentés d'aller aux élections. Reste que, dans la nouvelle Constitution, l'Assemblée nationale a été dépouillée de ses prérogatives. Les députés nigériens ne pourront ni exercer de réels contrôles sur le pouvoir exécutif ni le sanctionner. D. B./Agences