Ils sont de plus en plus nombreux à se rendre à Annaba. Entre habitués et nouveaux vacanciers, la Coquette retrouve sa renommée d'antan. Depuis le début de la saison estivale la ville des Jujubes connaît un important afflux de visiteurs, à en juger par les plaques minéralogiques des véhicules sillonnant le boulevard du 1er Novembre. L'été dernier Annaba fut la destination préférée des gens de l'intérieur du pays en quête de fraîcheur. Cette année, les gens du Sud sont remontés en force vers le Nord. Aussi, la Coquette a vu le nombre de visiteurs en hausse. Les statistiques retenues pour les mois de juin et juillet font état de plus de 9000 visiteurs entre nationaux et émigrés venus surtout de France, mais aussi du Canada, des USA, de l'Allemagne et d'Angleterre. Il faut dire que l'approche du mois sacré a chamboulé les habitudes des vacanciers qui se sont donné rendez-vous dans le même temps. Dès lors, un grand nombre d'émigrés a choisi la période allant du 15 juillet au 15 août pour passer ses vacances à Annaba. Ainsi, le mois de juillet aura battu tous les records en matière d'affluence de visiteurs. La capitale de l'acier a vécu durant cette période au rythme d'une circulation routière très dense, aggravée par les travaux effectués sur les axes routiers. Tout cela offre une ambiance particulière et incontrôlable. Si pour les uns les vacances à Bône la Coquette sont synonymes de grande évasion, de bains de soleil et de promenades nocturnes, pour les autres c'est l'occasion de faire des emplettes en tous genres. Les espaces commerciaux de Annaba sont pris d'assaut. Les rues ressemblent à une fourmilière, ne désemplissant qu'à des heures tardives de la soirée. Ce qui a permis à la ville de saint Augustin de vivre une ambiance particulière avec notamment les semaines culturelles des différentes wilayas venues exposer leurs activités au Palais des arts et de la culture. Une aubaine pour les commerçants de la ville qui, en cette période, sont redevenus comme par magie plus agréables, envers l'étranger afin d'écouler leurs marchandises étalées dans les artères de la rue Gambetta. Les émigrés savent joindre l'utile à l'agréable. En plus de rendre visite à la famille restée au bled, ils profitent pour faire des achats à moindre prix. Certains commerçants de la rue Ibn Khaldoun ont affirmé que leur chiffre d'affaires a augmenté de 2, 93% depuis le mois de juin pour les uns et de 4,5% pour les autres. Cependant, le plus gros de la marchandise est écoulé par le biais de jeunes vendeurs dans les étalages exposés à même les trottoirs. Une manière de fuir les impôts. Cette ambiance inhabituelle bien qu'elle a bouleversé les habitudes des Annabis, a créé de la joie et de la bonne humeur dans une ville dont le quotidien était agrémenté de sit-in, de mouvements de protestation et autres. Seul bémol, l'insalubrité qui demeure maîtresse des lieux.