L'ouverture impromptue de divers chantiers à l'intérieur de la ville, peu avant la saison estivale, alimente toujours les discussions. L'ambiance estivale tarde à prendre forme dans l'antique Bouna. D'habitude, au mois de juin, la ville du Jujube enregistre déjà un nombre important de touristes et autres vacanciers. En quête de repos et de détente, ils viennent de l'arrière-pays et même de l'étranger dans le but de trouver un endroit où faire un séjour pouvant aller jusqu'au début de septembre pour certains. Ce démarrage plus que timide de la saison estivale, n'a pas laissé insensibles les habitants qui y voient un désintérêt manifeste des vacanciers envers leur cité qui était, avant l'arrivée de l'actuel wali, la destination touristique préférée pour ses magnifiques plages, ses sites naturels attrayants, ses hôtels de luxe et son hospitalité légendaire. Véritable baromètre de l'animation estivale, lieu exprimant le mieux le pouls de la cité, le Cours de la Révolution qui, heureusement, n'a pas subi de relookage pour la circonstance, n'a pas drainé grande foule jusque-là. L'endroit est idéal pour les balades ou le papotage autour d'une table garnie de rafraîchissements, à l'ombre d'arbres presque centenaires. La corniche, non plus, n'a pas enregistré de flux touristique important et attend, peut-être, les mois de juillet et août pour cela. L'animation estivale a été bel et bien supplantée par l'ambiance urbaine. En ce début d'été, les rues et marchés de fruits et légumes du centre-ville ne désemplissent pas à longueur de journée, à tel point qu'il y est difficile de se frayer un chemin aux heures de pointe. La circulation automobile, à son tour, rend encore plus difficile le déplacement des piétons qui souvent évitent les trottoirs car servant désormais de « magasins » illicites à ciel ouvert sous le regard impuissant des agents de l'ordre public. D'autres vendeurs de fruits et légumes, avec leurs charrettes, complètent le décor rendant la ville d'Abou Merouane méconnaissable, ressemblant à un grand bourg mal géré parce que livré à lui-même. La corniche qui s'étale sur près d'une dizaine de kilomètres depuis la plage El Katara, celles des Juifs, Saint-Cloud, Chapuis, en passant par la Caroube, la Grande Bleue, Belvédère, Aïn Achir, Ras El Hamra puis le Vivier et la merveilleuse plage de Oued Bagrat, est un lieu de rêve qui a toujours attiré les vacanciers de tous bords, lesquels pourtant sont moins nombreux en ce début d'été. Cette ambiance estivale mi-figue mi-raisin est-elle la conséquence de l'ouverture impromptue de divers chantiers à l'intérieur de la ville ? Il faut savoir qu'ils rendent l'atmosphère irrespirable à cause des poussières que dégagent les engins et de l'obstruction due à la circulation automobile, sans oublier l'insalubrité dans certaines cités avec les aux stagnantes au niveau des avaloirs et des rues, engendrant la prolifération des moustiques.