Le président Bouteflika a saisi l'opportunité offerte par la célébration du double anniversaire du 20 Août pour défendre sa politique économique. En juillet de l'année dernière, tous les observateurs se plaisaient à dire que le Président Bouteflika avait établi un constat d'échec lors de son discours devant les élus locaux. Une année après et à l'occasion de son allocution, lors de la célébration de la Journée du 20 Août, il a adopté un tout autre discours. Il ne pouvait pas en être autrement au moment où le gouvernement est critiqué de toutes parts suite à la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009 instituant des nouvelles règles de partenariat avec les étrangers et régulant davantage le commerce extérieur. Abdelaziz Bouteflika s'est jeté dans la mêlée et a jugé utile d'avoir son mot à dire sur ces dispositions. D'abord, il tient à rassurer les étrangers. C'est le sens qu'il faut donner à sa déclaration selon laquelle il est déterminé «à assurer la mise en oeuvre des projets de développement au niveau national ou dans le cadre du partenariat avec les opérateurs étrangers». Le fait que l'Etat ait imposé une participation de 51% au capital des entreprises étrangères à créer, avait suscité l'émoi des opérateurs économiques. Bouteflika vient de les assurer qu'il n'y aura pas d'autres mesures contraignantes. Le Président défend aussi la propension du gouvernement à réduire la facture des importations. C'est une façon, selon lui, de préserver les deniers publics au lieu de dédier tous les revenus des exportations des hydrocarbures à l'importation. Il justifie ces actions par la nécessité «de relancer le développement hors hydrocarbures et la recherche de sources alternatives d'investissement». En prenant ces mesures, le chef de l'Etat estime qu'il ne fait que son devoir de s'atteler à poursuivre «le développement global dans toutes ses dimensions». Son analyse fait qu'il a affirmé que trop de dysfonctionnements ont caractérisé l'économie nationale, ce qui met à mal la crédibilité des institutions de l'Etat. Selon lui, certains effets de sa politique sont déjà visibles. C'est pour rappeler ce constat qu'il déclare que «le soutien de l'Etat aux secteurs productifs comme celui de l'agriculture s'inscrit au titre des mesures d'encouragement prises pour relancer le développement, notamment hors hydrocarbures et la recherche de sources alternatives d'investissement». Davantage que de créer les conditions du développement, le Président ne se prive pas de souligner qu'«il est du devoir de l'Etat de protéger ses institutions et ses citoyens et d'intervenir par les canaux compétents pour préserver son économie et se prémunir contre tout soubresaut susceptible de conduire à la faillite et ce, en sanctionnant les spéculateurs dans le cadre d'une justice équitable soumise à la seule autorité de la loi et forte de magistrats intègres». Il aspire aussi à mettre fin à toute spéculation et monopole par l'augmentation des prix des produits. Enchaînant sur la rentrée sociale, il espère qu'elle interviendra dans une ambiance empreinte d'union, d'entraide et de solidarité. «Les élèves reprendront le chemin des écoles et les travailleurs regagneront leur travail avec volonté et détermination», a-t-il poursuivi. Dans le cadre de l'énumération des efforts de l'Etat dans le développement, M.Bouteflika a préféré s'appuyer sur des secteurs en lien direct avec la vie des citoyens comme les transports et le logement. Le secteur des transports a réceptionné un réseau de routes et des moyens de transports modernes devant relier les différentes régions du pays, a dit M.Bouteflika. Il salue aussi l'avancée du secteur de l'habitat contribuant à l'éradication des bidonvilles et à la création de conditions sociales à même de venir à bout des privations souvent à l'origine de la propagation de la violence et de la délinquance, conclut le Président.