Andry Rajoelina, son rival Marc Ravalomanana, évincé en mars du pouvoir, et deux anciens présidents malgaches ont jusqu'au 4 septembre pour rechercher un consensus. Le sommet de Maputo sur la crise politique à Madagascar a pris fin dans la nuit de jeudi à vendredi après trois jours d'intenses discussions sans que les quatre dirigeants malgaches trouvent un accord sur les nominations délicates du président de la transition et du Premier ministre. «L'équipe conjointe de médiation internationale a le regret d'informer (...) que les chefs de file des mouvances ont été dans l'impossibilité de trouver un consensus sur les postes-clés de la transition», a déclaré le représentant de l'Union africaine (UA), Ablassé Ouédraogo, lisant un communiqué de la médiation. L'actuel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina, son rival Marc Ravalomanana, évincé en mars du pouvoir, et deux anciens présidents malgaches ont jusqu'au 4 septembre pour rechercher un consensus sur ces deux postes ainsi que sur celui de vice-président, a-t-il poursuivi, précisant que la situation serait présentée deux jours plus tard à un sommet de l'Afrique australe. Les quatre hommes se sont cependant mis d'accord sur les trois postes de vice-Premiers ministres, les présidences du Parlement et de deux autres institutions. Depuis le début du sommet mardi, l'attribution des postes de président et de Premier ministre ont bloqué les négociations sur la répartition des postes-clés au sein des organes de transition. M.Rajoelina, 35 ans, a tenu à rester à la tête du pays et à conserver le Premier ministre, Monja Roindefo, qu'il avait nommé en février mais son rival Ravalomanana, qui avait été contraint de céder le pouvoir le 17 mars et vit depuis en exil en Afrique du Sud, a refusé de lui donner la présidence. «Nous n'accepterons jamais de légitimer Andry Rajoelina comme président de la transition (...) Ce n'est pas normal de légitimer un porteur de coup d'Etat comme président de la transition», a déclaré à la presse M.Ravalomanana qui s'est déclaré «pas satisfait» par le résultat de ce sommet. La médiation a plutôt fait état d'un blocage au niveau du poste de Premier ministre, les mouvances n'acceptant pas que le camp Rajoelina cumule ce poste avec celui de président. «Le mouvement de Rajoelina doit consulter (ses partisans) à Madagascar et revenir vers nous. Le blocage est dû au fait que le mouvement de Rajoelina s'est rendu aux négociations avec un mandat non négociable», a estimé le chef de la médiation Joaquim Chissano. Si les quatre mouvances ne parviennent pas à trouver «un consensus» d'ici le 4 septembre, le chef de la médiation Joaquim Chissano a prévenu que «les organisations dont (fait) partie Madagascar maintiendraient la chaise vide, aucune délégation de Madagascar ne serait acceptée pour représenter Madagascar». Autre conséquence, économique cette fois, «les bailleurs de fonds ne seront pas pressés de changer leur attitude actuelle», a-t-il poursuivi. Les quatre chefs de file, représentant les principales mouvances politiques sur la Grande Ile, ont signé le 9 août à Maputo un accord sur une transition afin de mettre un terme à la grave crise politique qui affecte Madagascar depuis janvier. Il prévoit la mise en place d'un nouveau gouvernement de transition et l'organisation d'élections d'ici fin 2010. Les leaders se sont mis d'accord lors de ce deuxième sommet sur les trois postes de vice-Premier ministres qui reviennent aux mouvances Ravalomanana, Zafy et Rajoelina. Pour le Parlement, la mouvance Rajoelina obtient le Conseil supérieur de la transition (chambre haute) et celle de Ravalomanana le Congrès de la transition (chambre basse). Le Conseil de réconciliation, instance morale chargée d'apaiser les blessures politiques du pays, revient à la mouvance Zafy et le Conseil économique et social, instance de consultation budgétaire, à la société civile.